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Politique & Education - février 10, 2020

Nathalie Madiesse: « Un bureau de vote modèle a été aménagé»

Chargée des programmes de la Plateforme Inclusive Society for Persons with Disabilities, elle évalue la participation des personnes handicapées aux élections du 9 février auxquelles elle a pris part en tant qu’observatrice.

Par Guy Martial Tchinda

Quelles dispositions ont-elles été prises pour permettre aux personnes handicapées de voter en toute quiétude ?

Certains bureaux de vote disposaient des étiquettes en braille. Il y avait dans certains centres, notamment au Club des jeunes aveugles réhabilités du Cameroun (Cjarc) où je suis passée hier (9 février, Ndlr), des interprètes en langage de signes pour accompagner les personnes déficientes auditives à voter librement.

Sightsavers a œuvré à l’aménagement d’un bureau de vote modèle respectant les normes d’accessibilité au bureau de vote d’Ekie-Nord. Il était question de faciliter l’accès aux personnes handicapées sur fauteuil roulant. A ce niveau, on note l’aménagement des rampes d’accès dans les salles et des bureaux de vote avaient du matériel électoral en format adapté.

A-t-on une idée du nombre de personnes handicapées ayant pris part à ce double-scrutin ?

87 observateurs handicapés ont été accrédités par le Minat pour le compte de la plateforme Inclusive Society. Nous rassemblons encore les rapports. C’est à l’issue de ce travail et au vu des statistiques nationales que nous pourrons avoir l’échantillon des personnes handicapées ayant effectivement participé au vote.

Qu’est-ce qui garantit le secret du suffrage pour les déficients visuels qui ont dû se faire accompagner ?

Des étiquettes en braille étaient disponibles. Sous la guidance des accompagnateurs, le déficient visuel était conduit à la table des bulletins, prenait les étiquettes en braille et grâce à son toucher, identifiait les partis politiques en compétition et prenait ensuite le bulletin correspondant. On l’accompagnait à l’isoloir où il introduit son bulletin dans l’enveloppe, laquelle était ensuite déposée dans l’urne.

Tous les bureaux de vote ne bénéficient pas de ces aménagements. Les difficultés telles les marches d’escaliers, le sol non-balisé, les isoloirs non-fermés, les urnes surélevées ont meublé notre journée d’observation.

Tous les déficients visuels que j’ai vus voter lisaient le braille. Les rapports des autres régions nous diront s’il y a des gens qui ont éprouvé des difficultés. L’inclusion du processus électoral a commencé en 2011. Aujourd’hui le plaidoyer continue. Nous ne pouvons que louer cela et souhaiter que ce soit continuel. Il faudrait que lors des prochaines échéances, que tous les bureaux de vote tiennent encore compte de l’inclusion.

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