Sandra Rimoh Dossou: « Nous voulons capter les changements réels»
La chargée des programmes inclusion sociale de Sightsavers présente l’importance de la formation sur le suivi-évaluation organisée le 3 septembre dernier à l’intention des personnes handicapées.
La plateforme Inclusive Society for Persons with Dishabilities en collaboration avec Sigthsavers a organisé le 3 septembre dernier à Yaoundé un atelier de formation des personnes handicapées sur le suivi-évaluation des projets. En quoi une telle rencontre est-elle importante ?
Le Réseau national des organisations des personnes handicapées en collaboration avec Sightsavers, a pensé qu’il est intéressant de former les organisations des personnes handicapées et leurs leaders, sur le suivi-évaluation des projets parce qu’il est important à un moment de s’arrêter pour capter les changements réels que produisent les interventions. Beaucoup d’initiatives et d’interventions sont menées en faveur de la promotion des droits des personnes handicapées. Mais, nous n’avons toujours pas de très bonnes lectures des changements opérés. Il est important que les personnes handicapées, acteurs principaux, soient elles-mêmes imprégnées de la maîtrise des rudiments techniques en matière de suivi-évaluation, pour être capables de renseigner sur les changements opérés, de collecter l’essentiel des informations afin d’informer les décideurs, les organisations de la société civile et pourquoi pas le gouvernement sur ce qui reste à faire dans le vaste chantier qui est l’inclusion sociale.
Quel est le problème aujourd’hui avec les personnes handicapées ? Est-ce qu’elles ne sont pas suffisamment formées sur en ce qui concerne le suivi-évaluation ?
Les problèmes que rencontrent les personnes handicapées sont divers. Spécifiquement en relation avec le type de déficience, on rencontre beaucoup de personnes qui ont des problèmes d’accessibilité. Que ce soit l’accessibilité aux édifices publics, l’accessibilité à l’information ou à la communication, les défis que rencontrent les personnes handicapées au quotidien sont nombreux. Les former sur le suivi évaluation donne l’opportunité de les impliquer dans la collecte d’informations, dans l’analyse des différentes interventions qui sont menées par elles et pour elles, de façon à ce qu’on puisse avoir une opinion plus ou moins objective des efforts menés en terme d’inclusion des personnes handicapées. De manière plus simplifiée, il est question d’impliquer les personnes handicapées dans le suivi et l’analyse de tout le travail qui est fait pour faciliter leur implication et leur participation à la vie sociopolitique.
En quoi est-ce que cette formation va briser les barrières auxquelles elles font face dans le cadre du suivi des projets ?
L’un des principaux objectifs c’est de démystifier ce qu’on entend par suivi-évaluation des projets, parce que ce sont des thématiques qui sont utilisées beaucoup plus par les organisations, le gouvernement et les personnes qui ont un peu d’expérience dans la mise en œuvre des projets. Il est donc important d’impliquer les organisations des personnes handicapées. Le slogan : « Rien pour nous sans nous », nous rappelle que rien ne devrait être fait pour les personnes handicapées sans qu’elles-mêmes ne soient impliquées. Leur implication au niveau du suivi de la mise en œuvre non seulement des projets qui les concernent, mais aussi du suivi général de la mise en œuvre des politiques publiques au Cameroun est important pour leur donner la possibilité de s’exprimer, de faire valoir leurs opinions sur ce qui est en train d’être fait.
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