Yaoundé: croisade contre l’âgisme
En prélude à la Journée internationale des personnes âgées, la délégation régionale des Affaires sociales du Centre a organisé un dialogue intergénérationnel pour renforcer leur protection contre les violences.
Il faut entendre par âgisme toute attitude ou comportement qui consiste à déprécier les individus du fait de leur âge. « L’âgisme et les droits de l’homme ». C’est sur ce thème que la délégation régionale des Affaires sociales (Dras) pour le Centre a célébré la 3e édition de la Journée internationale des personnes âgées. Un thème qui consacre la lutte contre toutes formes d’exclusion sociale fondées sur l’âge.
En effet, les personnes âgées sont de plus en plus victimes du rejet et de la stigmatisation de la part des plus jeunes. « Certains jeunes n’ont plus de respect pour nous les personnes âgées. Ils nous insultent. Lorsque vous parlez à un enfant, il vous rétorque que vous n’êtes pas son parent. Ils sont plus intéressés par l’alcool et la drogue. C’est d’ailleurs cela qui les transforme », déplore Honorine Ngono Ombe, secrétaire générale adjointe de l’Association des personnes âgées de Yaoundé 1er.
Au-delà des joutes verbales, on assiste aussi souvent à des violences physiques sur ces personnes qui constituent un modèle, mieux une source d’inspiration pour la jeune génération. Toutes choses qui les poussent parfois à se réfugier dans des associations. Elles méritent pourtant meilleure considération dans une société où l’on lie la vieillesse à la bénédiction. « Lorsque nous rencontrions de vieilles personnes, nous les aidions à faire certaines choses. Ce sont ces bénédictions qui nous accompagnent jusqu’aujourd’hui, mais lorsque vous le dites à un jeune, il vous répond que votre époque est dépassée. Les jeunes doivent vivre comme nous, suivre les pas de leurs parents. Ils gagneraient beaucoup en nous écoutant », conseille Honorine Ngono Ombe.
Autour d’une table, face à face, les jeunes et des personnes âgées ont pris part à un dialogue intergénérationnel organisé le 30 septembre par la Dras pour le Centre. Objectif, « contribuer au renforcement du droit à la dignité des personnes âgées et à l’amélioration de leurs conditions de vie », renseigne la déléguée régionale des Affaires sociales pour le Centre, Rachel Syvie Edimo Mbappe.
Plus concrètement, « nous avons sensibilisé les jeunes et la communauté sur le changement d’attitude à l’égard des personnes âgées et le respect de leurs droits, partagé les expériences sur l’encadrement des personnes âgées, mobilisé et encouragé les personnes âgées en vue de leur participation citoyenne, renforcé la protection des personnes âgées contre toutes formes de violences », liste, entre autres, Rosalie Solange Oba, chef du service de la promotion des droits des personnes handicapées et âgées à la Dras du Centre. Un travail qui s’est fait avec l’appui des experts multiformes. La Dras a par ailleurs offert un pulvérisateur à chaque personne âgée présente à cette rencontre.
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