Santé de reproduction : Les évêques prient contre la procréation médicalement assistée

Un péché contre le Dieu créateur. C’est ainsi que les évêques de l’Eglise catholique romaine qui est au Cameroun considèrent désormais la Procréation médicalement assistée (Pma). Les acteurs et adeptes de cette pratique qui consiste à aider les couples infertiles, au moyen de la fécondation in vitro, à avoir un enfant, ne devront plus compter sur la bénédiction de ces hommes de Dieu. « La pratique de la fécondation extracorporelle ou FIVETE (fécondation in vitro et transfert de l’embryon » est particulièrement condamnée par l’Eglise. Cette pratique se fait au laboratoire et non dans l’utérus de la femme », ont-ils fait savoir dans une déclaration rendue publique le 8 août dernier.

Pour ces prélats en effet, les procédés utilisés ne sont pas respectueux de la dignité humaine. La Pma « utilise le sperme de l’homme et les ovules de la femme, le plus souvent obtenus par un don anonyme ou connu. Toute cette manipulation provoque l’acharnement procréatique », clament-ils. De même, la Pma pose problème en ce sens qu’elle occasionne une rupture du « lien inséparable » entre l’union (des conjoints) et la procréation.

Les évêques du Cameroun estiment en effet que seul le rapport sexuel est digne de se conclure par une gestation. Mieux, « la procréation est un acte personnel du couple homme-femme qui n’admet aucune forme de délégation substitutive », définissent-ils. Non sans indiquer que pour l’église, le désir des couples souffrant d’infertilité de faire un enfant « ne peut pas passer avant la dignité de la vie humaine, au point de la supplanter. Le désir d’un enfant ne peut justifier sa production ».

Même si sur la procréation médicalement assistée l’église catholique et la science ne s’accordent pas, il n’en est pas de même pour les autres progrès scientifiques pouvant aider les couples à recouvrer la joie de porter leur propre progéniture. Car, l’église postule que « si le moyen technique facilite l’acte conjugal ou l’aide à atteindre ses objectifs naturels, alors il peut être moralement admis, voire louable. En revanche, si l’intervention de ces techniques d’aide à la procréation se substitue à l’acte conjugal comme moyen de concevoir l’enfant, elle est moralement illicite et n’est pas conforme à l’intention de Dieu sur la vie humaine ». C’est pourquoi les évêques du Cameroun encouragent les recherches qui visent à prévenir cette infertilité ou à guérir. Bien plus, ils encouragent et expriment également leur confiance envers ceux qui considèrent la science comme un précieux service pour le bien intégral de la vie et pour la dignité de chaque être humain.