Déficience visuelle : Le braille toujours peu accessible au Cameroun
Entre coût élevé du matériel didactique et de la formation, les facteurs socioculturels, entre autres, de nombreuses barrières limitent encore l’apprentissage de cet alphabet.
Par Guy Martial Tchinda
La communauté internationale commémore ce 4 janvier la Journée mondiale du braille. Journée instituée en 2001 par l’Union mondiale des aveugles pour célébrer la naissance de Louis Braille le 4 janvier 1809, l’inventeur de cet alphabet tactile destiné aux personnes malvoyantes et non-voyantes. Mais plus de deux décennies après l’institution de cette journée mondiale, le braille reste peu connu et peu répandu au Cameroun, malgré le nombre important de personnes atteintes de handicap visuel.
« Ce qui limite l’apprentissage du braille au Cameroun, c’est le coût onéreux du matériel didactique. Une tablette coûte environ 25000 Fcfa et le poinçon environ 5000 Fcfa Au Cjarc, la formation coûte 75 000 Fcfa, mais ce coût devrait être bien au-delà », déclare le directeur général du Club des jeunes aveugles réhabilités du Cameroun (Cjarc), Coco Bertin Mowa. Des montants qui sont parfois hors de la portée des familles déjà économiquement vulnérables. Selon Coco Bertin Mowa, son institution fait néanmoins des efforts pour faciliter la formation aux personnes nécessiteuses. « Au Cjarc, nous ne permettons pas qu’un enfant reste au quartier pour la simple raison qu’il n’a pas de matériel didactique. Nous l’aidons à s’en procurer », rassure le directeur général du Cjarc.
Bien plus, les facteurs socioculturels et la peur d’affronter le handicap restent une barrière non négligeable. « Il y a des familles qui cachent les enfants déficients visuels parce qu’elles pensent qu’on ne peut pas compter sur eux. Nous avons aussi noté qu’il y a des personnes qui perdent la vue à un âge avancé et n’ont pas le courage de se jeter à l’eau. Il y en a même qui ont une expérience professionnelle appréciable et qui ont été fauchées par la cécité en plein exercice de leurs fonctions mais elles n’ont pas le courage d’apprendre le braille pour être réinsérées dans la société. Ce sont des personnes qui ont honte et qui n’ont pas la patience pour apprendre le braille », regrette Coco Bertin Mowa.
En outre, l’on déplore la durée relativement longue de la formation. L’on estime en fait à deux mois minimum le temps qu’il faut pour apprendre le braille intégral et à une année scolaire entière le temps nécessaire pour l’apprentissage du braille intégral et du braille abrégé, selon les capacités des apprenants. A cela, il faut ajouter le manque d’information. En effet, malgré toute la sensibilisation, il y a toujours des personnes qui ne sont pas informées de l’existence des structures de formation des personnes non-voyantes.
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