Administrations camerounaises : Le braille toujours invisible
Cette situation aliène le droit d’accès à l’information pour des personnes handicapées.
Par Guy Martial Tchinda
Bien qu’elles veuillent s’informer au quotidien sur l’actualité, les personnes handicapées de la vue n’y parviennent que très difficilement. Et pour cause, l’information disponible dans un format qui leur est pas accessible. Cette réalité n’est pas l’apanage du milieu de la presse. Elle s’étend aux services et administrations publics et privés. « Il nous est impossible de lire des documents imprimés en noir. C’est le cas dans toutes les administrations. Même si l’on nous adresse un courrier, il nous sera impossible de le lire sans faire recours à quelqu’un », se désole John M. déficients visuels.
Il existe pourtant un alphabet accessible aux personnes déficientes visuelles : le braille. Mais trouver un document transcris en braille dans une administration camerounaise, qu’elle soit publique ou privée relève presque de l’imaginaire. Une situation qui aliène le droit d’accès à l’information pour cette couche vulnérable. Ce n’est pourtant pas faire une faveur aux personnes handicapées de la vue que de traduire des documents en braille pour leur information.
Cette rareté, voire inexistence de l’information disponible en braille préoccupe au plus haut point la Commissions des droits de l’Homme du Cameroun. Cette institution a d’ailleurs recommandé, dans sa déclaration du 4 janvier 2023, aux pouvoirs publics d’équiper les structures d’encadrement des personnes déficientes visuelles en matériel (tablettes braille, poinçons, papier braille…. La commission recommande parallèlement aux ministères de l’Education de base, des Enseignements secondaires et de l’Enseignement supérieur d’équiper les établissements scolaires et universitaires des matériels de transcriptions en braille et de former les enseignants à la maîtrise de l’écriture braille. Bien plus, elle appelle le ministère de la Décentralisation et du Développement local ainsi que l’ensemble des collectivités territoriales décentralisées à s’assurer de la prise en compte du handicap au niveau local et l’accessibilité des informations au niveau des régions et des communes.
Des recommandations qui viennent en appui au plaidoyer que porte le Club des jeunes aveugles réhabilités du Cameroun (Cjarc). « Notre plaidoyer consiste à faire comprendre aux pouvoirs publics, aux entreprises, aux organisations de la société civile et même aux collectivités territoriales décentralisées qu’il est important pour la personne déficiente visuelle de disposer de toutes les informations qui sont publiées. Ces informations ne sont pas diffusées dans un langage accessible. Tout le monde doit saisir l’importance de mettre l’information en braille à la disposition des personnes déficientes visuelles de notre pays », souhaite Coco Bertin Mowa, directeur général du Cjarc. Entretemps, le braille se fait toujours aussi rare au Cameroun.
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