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Culture - juillet 23, 2023

Nathalie Melingui Ambani: Nos cours d’arts plastiques sont inclusifs

Par Michel Enony (stagiaire)

Les activités relatives aux cours de vacances en arts plastiques au musée national ont débuté depuis le 19 juin dernier. A qui sont-elles destinées?

Nous organisons ces cours depuis plus d’un mois déjà. Cette formation en arts plastiques est destinée à toutes les franges sociales. Elle concerne les enfants typiques et atypiques. Concrètement, il s’agit des enfants dits valides et les enfants à besoins spécifiques, âgés d’au moins quatre ans. Notre slogan de cette année en dit long :«Pour une pédagogie artistique inclusive». Ce thème qui est aussi un slogan n’a pas été choisi au hasard. Donc, on accueille ici tous les enfants, peu importe leurs situations sociales. Nous avons accueilli jusqu’ici quatre enfants à besoins spéciaux, qui sont autistes, déficients auditifs et moteurs.

Comment procédez-vous pour faciliter leur insertion dans les groupes de travail avec d’autres enfants et aussi leur apprentissage ?

Comme vous savez d’emblée, l’éducation est inclusive au Cameroun. Et ici, nous faisons usage de la pédagogie inclusive pour l’apprentissage de ces enfants à besoins spécifiques. On leur apporte beaucoup plus d’attention, d’affection pour qu’ils se sentent à l’aise, qu’ils se sentent dans un environnement idéal. Nous créons un environnement agréable et propice à leur épanouissement, tout le monde ici leur sourit. Toutes ces astuces permettent de les mettre en confiance et font en sorte qu’ils se sentent considérés, et pris au sérieux. On crée de la proximité entre eux et et en retour, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, pour un apprentissage de qualité. Il faut noter qu’avec eux, on procède au cas par cas. L’approche qu’on utilise avec l’enfant autiste n’est pas la même avec le déficient auditif, ni avec celui qui a une déficience motrice.

Le dire comme ça, c’est si évident qu’on a l’impression que tout le monde peut les encadrer…

De manière générale oui! Tout le monde peut bien le faire parce que à ce moment, en plus du cerveau , on y met beaucoup d’amour. On agit d’abord avec le cœur face à ces enfants. C’est le cœur qui parle, c’est le cœur qui conduit ces enfants. Maintenant, comme la société a des codes, de manière systématique, on utilise la langue de signes pour communiquer avec les déficients auditifs, pour les enfants autistes, on leur sourit à chaque fois. Mais aussi pour mener a bien nos activités, on a eu le privilège d’assister à un séminaire de formation de la Banque mondiale sur la pédagogie inclusive, où on nous a formés sur les méthodes d’encadrement des personnes à besoins spéciaux. C’est une plus-value qu’on a reçu en plus de ce qu’on avait déjà comme connaissances sur leur prise en charge.

Comment implémentez-vous ces méthodes sur le terrain et est-ce que cela porte des fruits ?

En plus de la douceur, on prend en compte leurs difficultés, leurs incapacités physiques ou mentales. On se base sur ces points pour leur faciliter l’apprentissage. Et les produits sont visibles. On est satisfait du résultat. Au regard des productions artistiques de ces enfants, on s’estime heureux. Vous n’avez qu’à regarder leurs dessins. Ils sont dignes d’encouragement. Cela montre qu’ils acquièrent des compétences et à notre niveau, on est satisfait.

Des difficultés rencontrées?

Oui, on en rencontre au quotidien. La première difficulté c’est que quand on les gronde, ils se crispent, ils deviennent réticents, silencieux, mais après ils font ce qu’on leur demande. Ce n’est pas évident avec eux, ils sont aussi capricieux et il faut gérer tout cela. On est préparé à ce qu’ils aient ce genre de réaction. Mais dans le fond, ce sont des Êtres adorables.

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