Patrick Pindu-Di-Lusanga: « Les droits des personnes handicapées ne sont pas respectés»
Le directeur exécutif du Fophac présente l’intérêt des formations organisées à l’intention des personnes déficientes pour améliorer leur participation à la vie publique, politique et socioéconomique.
Par Guy Martial Tchinda
Le forum des défenseurs et organisations des personnes handicapées en Afrique centrale et les pays des grands lacs (Fophac) en collaboration avec la plateforme Inclusive Society for Persons with Dishabilities a organisé le 6 octobre dernier les réformes à mener pour la prise en compte de l’approche handicap dans les programmes de développement et les politiques publiques au Cameroun. Qu’est-ce qui justifie la tenue d’une telle rencontre ?
Il était question pour nous d’explorer les différentes réformes à mener par le gouvernement camerounais pour la prise en compte de la femme handicapée dans les politiques publiques et dans les programmes de développement au Cameroun. En fait nous avons constaté que les femmes handicapées du Cameroun sont ignorantes de leurs droits et des instruments juridiques internationaux et régionaux qui les protègent. Cette session de formation a donc été organisée pour le renforcement de leurs capacités sur la convention des nations unies relative aux droits des personnes handicapées dont l’article 6 impose aux Etats de garantir les droits socioéconomiques et culturels, civils et politiques des femmes handicapées.
Voulez-vous dire que l’approche handicap n’est pas suffisamment prise en compte dans les projets de développement au Cameroun ?
Nous estimons que le gouvernement a fait des efforts en signant certains textes juridiques internationaux et dispose à ce jour d’une loi portant protection et promotion des personnes handicapées. Malgré ces efforts, on n’avance pas beaucoup en ce qui concerne la prise en compte de l’approche handicap au Cameroun. Les personnes déficientes ont encore beaucoup de difficultés qui tiennent au fait que leurs droits ne sont pas respectés.
Quel est l’objectif recherché à travers cette formation ?
Nous avons renforcé leurs capacités sur la base de la Charte africaine des droits des personnes handicapées qui, en son article 27, oblige les Etats africains de prendre en compte les problèmes des femmes vivant avec un handicap. Nous avons profité pour les sensibiliser sur la convention des nations unies relative aux droits des personnes handicapées qui a été signée par le Cameroun en 2008 et nous faisons aussi un plaidoyer pour sa ratification. Nous avons également amené les femmes à identifier les obstacles à leur pleine participation à la vie publique. Il est question au terme de cette formation de mettre en place les stratégies pouvant permettre d’améliorer leur participation à la vie publique, politique socioéconomique.
Deux jours plus tôt, vous avez organisé une autre session de formation sur la mise en œuvre de la convention des nations unies relatives aux droits des personnes handicapées au Cameroun. Quel état des lieux en faîtes-vous ?
Les instruments juridiques relatifs aux droits des personnes handicapées ne sont pas respectés dans les Etats d’Afrique centrale dont le Cameroun pour permettre aux personnes vivant avec un handicap de vivre décemment. La stratégie que nous avons adoptée consiste à faire une forte sensibilisation de ces instruments juridiques afin de susciter auprès des Etats une véritable volonté politique pour leur mise en œuvre ; il faut beaucoup d’activités de plaidoyer et de lobbying auprès des décideurs pour favoriser la participation de cette couche vulnérable à la vie politique et publique, notamment par leur inclusion dans les instances de prise de décisions. Au sortir de ces travaux, nous aurons un plan stratégique pour faire entendre les voix des personnes vivant avec un handicap et faire respecter leurs droits.
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