Vie politique : Les femmes handicapées invitées à s’engager

Au Cameroun, très peu de femmes vivant avec un handicap s’engagent en politique. Le premier obstacle qui leur barre la voie à en croire la directrice exécutive de la plateforme Inclusive Society for Persons with Dishabilities est lié à leur condition de femme, doublé de leur handicap. « Dans le contexte social et culturel africain en général, la femme est discriminée. Le fait qu’elles soient en plus des femmes vivant avec un handicap les expose à une double vulnérabilité. Il y a bien d’autres facteurs qui font qu’elles ne se sentent pas comme les autres », explique la directrice exécutive de la plateforme, Emmanuelle Tchotchom.

A ce jour, les efforts de la plateforme et de ses partenaires ont pu en convaincre quelques-unes, avec comme résultat, l’élection en 2020 de Odette Juimo comme conseiller municipal à la commune de Yaoundé 2. Mais le résultat est encore mince. Il en faut plus parce que « c’est au sein des instances de prise de décision que l’on impulse le développement », déclare Emmanuelle Tchotchom. La plateforme Inclusive Society for Persons with Dishabilities a organisé ce 23 septembre un atelier destiné à mener des réflexions susceptibles de booster la participation des femmes à la vie politique et publique au Cameroun.

La rencontre qui a réuni des participants de sept régions a permis de rechercher davantage de solutions en vue d’emmener plus de femmes vivant avec un handicap à s’engager en politique. Et parmi les atouts nécessaires, Odette Juimo, conseiller municipal à la commune de Yaoundé 2e classe « la détermination et la volonté », mais surtout la persévérance. « Quand on est personne vivant avec un handicap, on se doit de travailler triplement par rapport aux personnes dites valides pour être acceptée. Il faut également être disposé à franchir tous les obstacles », explique Odette Juimo qui est aujourd’hui disposée à partager son expérience avec toutes celles qui souhaitent s’engager en politique.