Élections à l’Ordre des médecins: Le conseil sortant se dédouane et accuse

Par Guy Martial Tchinda

Le Conseil sortant de l’Ordre national des médecins du Cameroun s’est réuni en session extraordinaire le 20 janvier dernier à Yaoundé, à l’effet d’analyser le processus électoral pour en saisir les obstacles qui empêche son aboutissement. Le premier diagnostic posé fait état de ce que le climat conflictuel qui entoure ledit processus depuis le début trouve ses origines dans le non-respect des textes qui régissent l’organisation des élections dans cette corporation.

Il s’agit précisément, de « la non-prise en compte de la liste transmise par le Conseil sortant au profit d’une autre confectionnée sans aucune base légale et par des personnes non habilitées ; la validation des candidatures par un organe non statutaire ; le problème des collèges incluant la situation des jeunes médecins régulièrement inscrits et qui ne sont ni fonctionnaires, ni du privé », liste le Conseil de l’Ordre. En ce qui concerne spécifiquement la situation des jeunes médecins, l’on distingue trois collèges au sein de l’Ordre : les fonctionnaires, les privés laïcs et les privés confessionnels. Chaque professionnel inscrit devrait en principe être inséré dans l’un de ces collèges, selon qu’il exerce à la Fonction publique ou au privé. Il se trouve que lors de de l’assemblée générale élective du 29 décembre 2022, on en distinguait sur la liste électorale qui n’étaient ni de l’un, ni de l’autre bord.

Des accusations portées indirectement contre le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, lui qui est le principal artificier du processus électoral actuel. Faut-il le rappeler en effet, le mandat du Conseil sortant est échu depuis le 22 mars 2022. Le ministre de la Santé publique a donc entrepris d’organiser les élections au sein de cette institution en ses lieu et place. Seulement, après une première tentative qui s’est soldée par un échec, la deuxième prévue le 18 janvier a été reportée « Sine die » sur instruction du président de la République, Paul Biya. « J’ai l’honneur de vous répercuter les instructions de monsieur le président de la République vous prescrivant de surseoir à l’élection du Bureau de l’Ordre national des médecins du Cameroun en attendant en attendant que toutes conditions permettant de garantir une organisation transparente et sereine de ladite élection soient réunies », a écrit le secrétaire général de la présidence de la République au Minsanté le 16 janvier.

En attendant la prochaine échéance, le Conseil sortant se positionne comme un acteur majeur de ce processus. Il entend d’ailleurs apporter son appui au Premier ministre que le chef de l’Etat a instruit de « prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires permettant de garantir l’organisation de l’élection du bureau de l’Ordre national des médecins du Cameroun, dans des conditions de sérénité, d’objectivité et de transparence ». Dans ce sens, « Le Conseil donne mandat au Président de l’Ordre National des médecins aux fins de rencontrer le plus rapidement le Secrétaire Général des services du Premier Ministre pour un entretien. A cet effet, il est confié à un groupe sous la responsabilité du secrétaire général de l’Ordre de confectionner un mémorandum à lui remettre avec d’une part les détails ayant favorisé la situation délétère, et d’autre part les propositions pratiques pour adresser la situation », lit-on dans les résolutions de la session extraordinaire du Conseil sortant.

En outre, un Comité Ad Hoc du Conseil travaillera à produire un fichier électoral respectant les textes en vigueur. Tout en appelant l’ensemble du corps médical en général et les éventuels candidats en particuliers à l’apaisement et à plus de retenue dans les media les réseaux sociaux, le Conseil sortant salue les instructions du chef de l’Etat prescrivant une élection objective et transparente.