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Santé & Env - janvier 26, 2023

Université de Douala: Des médecins mal formés ?

Le Pr Aimé Bonny, enseignant à la faculté de médecine de cette institution révèle que l’école buissonnière à laquelle ils se livrent fait d’eux des « professionnels » aux compétences douteuses.

Par Guy Martial Tchinda

La demande d’explication servie au Pr Aimé Bonny par le doyen de la Faculté de médecine et de sciences pharmaceutiques (Fmsp) de l’Université de Douala fait le tour de la toile depuis des heures. Il est demandé à l’enseignant à ladite faculté de justifier ses propos jugés calomnieux prononcés lors de son passage, le 22 janvier dernier sur le plateau de « La vérité en face », émission diffusée sur la chaîne de télévision Equinoxe.

Pr Aimé Bonny

« Vous vous êtes fendus en déclarations déplacées : en violation du droit de réserve de tout fonctionnaire ; en violation de l’éthique et de la déontologie universitaire ; de diffamation et de calomnie à l’endroit de la Fmsp ; d’appel au soulèvement et à la révolte des étudiants ; de propagation de fausses nouvelles et de désinformation tendant à discréditer la formation médicale de notre faculté et au Cameroun », écrit le Pr Marcelin Ngowe Ngowe, doyen de la faculté. « Pouvez-vous dans les 48 heures nous expliquer ce comportement odieux et irresponsable », poursuit-il.

Le péché du Pr Aimé Bonny, c’est d’avoir déclaré que « C’est nous qui évaluons, mais ce n’est pas l’enseignant qui décide. Quand vous êtes membre du jury de thèse et que vous voyez un étudiant présenter son travail, vous vous demandez s’il a eu un encadreur. Il va sortir médecin. Non seulement il a fait l’école buissonnière, il ne va pas en stage à l’hôpital ni aux cours magistraux ». Bien pire, il y a beaucoup de « médecins » qui ne sont pas des médecins, affirme-t-il, non sans rappeler que les enseignants ont peur de dénoncer ces pratiques. Le Pr Bonny évalue en effet le taux d’absentéisme des étudiants à la faculté de médecine de l’Université de Douala à 80%.

En réponse à la demande d’explication à lui adressée, le Pr Aimé Bonny réitère que « le taux de participation aux cours dans la faculté que vous dirigez est de moins de 20% monsieur le doyen. Vous le savez et n’avez jamais rien fait pour inverser la courbe. De nombreuses alertes et plaintes des enseignants dans les foras de la faculté attestent de votre inaction […] ». Sur certains aspects de cette « réponse », l’enseignant n’y va pas du dos de la cuillère. « Vous prétendez que constater le faible niveau de nos étudiants, en grande partie à cause d’un système d’enseignement défaillant, c’est diffamer l’institution et inciter les étudiants à la révolte. Ceci n’est pas sérieux monsieur le doyen. Parler de la mafia des thèses qui est une réalité est un acte républicain monsieur le doyen. Je vous mets au défi d’apporter la preuve du contraire. L’année dernière vous avez eu combien de présidence de jury et combien de thèses à rapporter car directeur de thèses, en flagrant délit de non-respect de la circulation du ministre de l’Enseignement supérieur ? », martèle-t-il.

Et d’inviter le doyen à être « républicain et constater l’échec d’une gouvernance dépassée. Votre accusation d’appel à la révolte est une menace à peine voilée de plainte pénale pour hostilité à la nation ». Une menace qu’il dit prendre au sérieux. Au moment où nous mettions sous presse, ni le ministre de la Santé publique, ni son homologue de l’Enseignement supérieur ne s’était encore prononcée sur cette affaire qui « remet en cause » la formation médicale dans cette institution.

2 commentaires

  1. Il y a des vérités très douloureuses. C’est qu’elles ci n’est pas bien à connaître cependant il y a un temps pour. Un temps pour se dire les vérités, le pays va mal.

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