Couverture santé universelle: La phase I lancée au Cameroun
Cette étape dont le succès conditionne la suite du processus cible prioritairement les femmes enceintes, les enfants de moins de cinq ans et aux patients de tuberculose, de Vih/Sida et d’insuffisance rénale.
Après de multiples reports, la Couverture santé universelle (Csu) a enfin débuté au Cameroun. La phase I de ce processus a été lancée ce 12 avril à Mandjou dans la région de l’Est par le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda. Le faisant, il réalise l’un des souhaits du président de la République, Paul Biya, celui de « faire bénéficier aux populations camerounaises des soins de santé de qualité et accessibles à tous », ainsi qu’il le rappelait le 31 décembre 2017 lors de son adresse à la nation.
« Cet engagement politique fort du chef de l’Etat constitue une étape importante de la réforme du secteur de la santé au Cameroun. Cependant, la réussite de la mise en œuvre de ce projet gigantesque demande la participation de tous », a déclaré le ministre de la Santé publique. Pour cette première phase, la Csu prendra en compte les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, mais aussi toutes personnes souffrant des maladies telles que la tuberculose et le Vih.
En plus de ces maladies déjà prises en charge gratuitement au Cameroun, la Csu va également bénéficier à tout malade souffrant d’insuffisance rénale. En effet, elle devrait prendre en charge toutes les séances d’hémodialyse de ces patients, moyennant un taux forfaitaire de 15000 FCFA par an, négligeable par rapport à ce qu’ils dépensent quotidiennement pour cette prise en charge délicate et indispensable à leur santé. De quoi alléger les souffrances de ces malades dont beaucoup continuent de mourir faute de moyens pour assurer le paiement de soins.
Ce panier de soins va s’élargir progressivement pour prendre en compte d’autres maladies et d’autres cibles à l’instar des hommes et des personnes âgées. « Pour la phase pilote, nous l’avons restreint aux femmes enceintes, aux enfants de zéro à cinq ans et nous allons joindre à ce panier de soins tout ce qui est gratuité et subvention », avait expliqué le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, le 1er décembre au sortir de son exposé face à la commission du budget de l’Assemblée nationale. Toutefois, pour en bénéficier, il faut être enrôlé dans le système. A juste titre, la phase pilote comprend non seulement l’enrôlement des populations dans le système, mais également des activités de sensibilisation.
Ce que dépensaient les ménages avant la Csu
Si elle est bien implémentée, la Csu va favoriser l’accès des populations aux soins de santé de qualité sans qu’elles ne s’appauvrissent. Mais, pour le succès de cette phase déterminante de la Csu, le Minsanté devra multiplier les efforts pour la recherche des mécanismes innovants de financement de la santé, afin de limiter les dépenses directes des ménages pour la santé jugées onéreuses pour les familles modestes. Des dépenses qui plombent encore l’utilisation des services de santé par les populations, même souffrantes.
Pour rappel, au Cameroun, les ménages couvrent 72% des dépenses en santé, selon les comptes nationaux de la santé (Cns) de 2018 et 2019. Celles-ci s’effectuent par paiement direct des soins et services. « Ces dépenses indiquent que davantage de personnes rencontrent d’importantes difficultés financières lorsqu’elles doivent utiliser les services de santé essentiels. L’accès aux services de santé coûte cher aux individus et aux familles et cela conduit à la faible utilisation des services essentiels par ces derniers », a expliqué Nasser Bangaï Tizi, sous-directeur de la prévention et de l’action communautaire au ministère de la Santé publique, lors d’un atelier d’imprégnation des Hommes de médias.
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