Yaoundé : Le choléra rode et tue
Déjà cinq morts parmi les 88 cas notifiés à ce jour dans les six districts de santé infectés dans la région du Centre.
Le choléra est de retour à dans la région du Centre. Des cas ont été confirmés dans six districts de santé à savoir Obala, Djoungolo, Nkoldongo, Biyem-Assi, Cité-verte et Mfou. Selon le communiqué du ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, au 19 avril 2023, la situation épidémiologique fait état de 88 cas notifiés et 05 décès pour un taux de létalité de 5,68%.
Malachie Manaouda rassure toutefois quant aux mesures prises pour circonscrire l’épidémie. « Avec l’aide de ses partenaires au développement, le Ministère de la Santé Publique a déjà activé le Système de gestion de l’incident pour l’épidémie de Choléra au niveau Central et a été réactivé dans la Région du Centre qui était déjà en accalmie. Les équipes de de la Délégation Régionale de la Santé Publique du Centre sont à pied d’œuvre pour endiguer cette épidémie, mais davantage éviter sa propagation vers d’autres régions », déclare le ministre de la Santé publique. « La prise en charge gratuite des cas, la sensibilisation, la désinfection des ménages et communautés sont effectives; les kits de potabilisation de l’eau ont été mis à disposition des communautés touchées, et le système de surveillance a été mis en alerte », conclut-il.
Des mesures qui peuvent être efficaces, mais qui seront heurtées sur le terrain à la petite saison des pluies en cours. Laquelle génère assez régulièrement des inondations, propices à la transmission de cette maladie diarrhéique qui tue en quelques heures. « Les conditions sanitaires extrêmement précaires suite aux inondations favorisent l’apparition d’infections cutanées et de maladies diarrhéiques, dans un pays où le choléra est endémique, surtout si un approvisionnement correct en eau et des mesures d’hygiène et d’assainissement ne sont pas assuré », explique Médecins sans frontières.
Outre les difficultés d’approvisionnement en eau potable, les problèmes d’hygiène et d’assainissement devraient s’accentuer avec la saison des pluies. Ce, avec les habitants des zones vertes qui attendent la moindre pluie pour déboucher les latrines peu profondes et en vidanger le contenu qui s’écoule à travers le torrent avant de se retrouver dans des rivières. Des cours d’eau où s’approvisionnent les autres usagers plus loin pour faire la cuisine, la lessive ou encore la vaisselle. Certains en boivent même, faute de mieux.
L’insalubrité est aussi sans doute pour beaucoup dans la contamination au choléra. Yaoundé peine en effet depuis des semaines à se débarrasser de ses ordures. Des rues et des sont bondés d’immondices. Un tour au marché du Mfoundi permet de constater pour le déplorer que des vivres frais et fruits sont vendus à la poubelle. Des ordures au sol servent s’étals à ces commerçants qui semblent ne se soucier aucunement des conditions d’hygiène qui pourraient altérer la santé des consommateurs. À tout cela s’ajoute la rareté des toilettes publiques qui encouragent la défécation à l’air libre. Autant de courroies qui entretiendront la transmission de cette maladie si rien n’est fait pour l’arrêter.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le choléra est une maladie diarrhéique aiguë extrêmement virulente dont on peut mourir en quelques heures. Les professionnels de la santé conseillent de se rendre immédiatement dans une formation sanitaire lorsqu’on en ressent les symptômes, notamment une diarrhée aqueuse. Mais il y a mieux que se faire soigner : c’est d’éviter de contracter la maladie. La prévention passe essentiellement par une bonne hygiène corporelle, alimentaire et environnementale. En d’autres termes, il faut se laver systématiquement les mains avant et après chaque repas et au sortir des toilettes, bien laver les aliments et bien cuire ceux qui doivent l’être avant de les manger, utiliser correctement les latrines, entre autres.
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