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Actu - avril 25, 2023

Madeleine Kana: Touchée par le paludisme, mais pas coulée

Souffrante depuis plusieurs jours, cette quinquagénaire regrette que la moustiquaire qu'elle utilise depuis trois ans n'ait pas pu la protéger contre cette maladie..

Déjà plus d’une semaine que Madeleine Kana, Pygmée Baguyely, traîne avec le paludisme. Son traitement est compliqué car, selon elle, la déforestation a éloigné de son campement les arbres sur lesquelles elle pouvait facilement prélever des écorces pour se soigner. Ce 21 avril, alors que son époux est allé se battre à trouver de quoi manger au champ, elle se débrouille à faire du bâton de manioc. C’est à ça qu’elle s’est reconvertie depuis que les activités forestières les empêchent de vivre comme avant, de la chasse, de la pêche et de la cueillette.

« Je suis encore souffrante, mais ça va mieux. J’étais à l’hôpital et on m’a donné quelques médicaments gratuitement. C’est la raison pour laquelle j’essaie déjà de faire quelque chose pour subvenir aux besoins de la famille », explique cette quinquagénaire. « N’eût été les médicaments reçus à l’hôpital, je n’aurais pas la force de faire quoique ce soit », poursuit-elle, non sans déplorer l’éloignement de la formation sanitaire de son campement, mais surtout l’absence des moyens de locomotion pour s’y rendre.

Si elle peut se réjouir du léger mieux, Madeleine Kana ne s’explique pas toujours l’origine de sa maladie, elle qui dit dormir sous une moustiquaire. « J’ai reçu la dernière moustiquaire il y a plus de trois ans et on nous avait dit qu’en l’utilisant, on n’allait plus tomber malade. Mais force est de constater que le contraire se produit toujours. Soit celles qu’on nous avait données n’avaient pas de produit pour neutraliser les moustiques, soit le produit n’est pas efficace », accuse-t-elle. « Quand j’installe la moustiquaire, les moustiques coincés à l’intérieur me piquent. Mais quand je l’enlève, ces moustiques s’envolent et je dors paisiblement », poursuit-elle. Cette dernière indique également que la moustiquaire dans leur contexte n’est pas très utile étant donné qu’ils dorment à même le sol.

A bien l’écouter, Madeleine Kana n’utilise pas correctement sa moustiquaire. Elle n’a sans doute pas été bien sensibilisée sur le mode d’emploi de cet outil qui doit, dès réception, être installé à l’ombre pendant 24 heures ; puis accroché sur des supports et sa base enfilée sur les abords du lit. En attendant la nouvelle dotation qu’elle juge plus efficace, elle dit s’être découragée avec le temps et ne compte plus utiliser celle qu’elle détient.

Lire aussi: Cameroun : La fièvre du paludisme monte dans des campements des Pygmées

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