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Politique & Education - janvier 6, 2024

Grâce Yem Mvone: Cette élève qui écrit avec sa bouche

Malgré la paralysie de ses membres inférieurs et supérieurs, la fillette de 12 ans scolarisée à l’école inclusive de Promhandicam à Yaoundé, a développé une aptitude particulière pour poursuivre ses études..

Toute joviale et sereine, Yem Mvone Grâce suit avec pleine attention le cours de mathématiques. Nous sommes le 20 octobre 2023. Assise au fond de la classe, la jeune fillette vivant avec un handicap attire l’attention de tous visiteurs qui passent par là. Et ceci, par sa façon particulière d’écrire. Elle tient le stylo par la bouche pour former des lettres. Pour ses camarades, ce n’est pas un fait nouveau. « Nous sommes habitués de la voir écrire de la sorte. C’est notre camarade », glisse sa voisine de banc. Les deux bras quasiment paralysés, elle se sert à peine de la main gauche pour faire quelques mouvements, comme changer de stylos. En classe du Cours élémentaire première année (Ce1), Yem participe activement au cours, comme tout le reste de la classe. Visiblement, son handicap ne lui pose aucune barrière dans l’apprentissage. 

Yem Grâce est en réalité une infirme motrice cérébrale (Imc). Un affection qu’elle traine depuis son bas âge.  « Quand elle est arrivée ici, on l’a évaluée. On l’a orientée au centre de traitement et d’éducation spécialisée pour les enfants infirmes moteurs cérébraux. Dans ce centre, on retrouve des enfants autistes, trisomiques, des polyhandicapés et ceux présentant un retard mental», explique Pierre Tsopfack, le directeur de son école. Aujourd’hui, Yem est élève à l’école inclusive de Promhandicam à Yaoundé-Cameroun. Conscients de son handicap, « les enseignants l’ont aidé à développer l’aptitude à écrire avec la bouche. On s’est dit : il faut qu’on essaye avec la bouche, compte tenu du fait que ses membres inférieurs et supérieurs sont touchés », ajoute le directeur de l’école inclusive de Promhandicam. 

La fillette de 12 ans a une facilité à retenir. « Elle suit son éducation sans problème. Il y a eu un cas pareil par le passé. Mais aujourd’hui, cet élève fait la classe de seconde. On va continuer à bien suivre Yem. Elle aime bien l’école. Selon son père, même quand on lui demande de ne pas aller à l’école, elle s’entête », indique sa maitresse.

Résidant au quartier Etoa-Meki,  Yem Grâce emprunte le même bus de l’école que ses camarades pour aller à la quête du savoir, ses frais de scolarité étant réglés par ses parents. L’évolution du programme scolaire tient compte du handicap de Yem. « Au regard de son handicap, cela dépend de l’enseignant. L’enseignant peut commencer avec elle un peu plus avant, ou alors lui accorder un temps supplémentaire. Ses épreuves sont également adaptées. Cela ne voudrait pas dire qu’on dénature l’épreuve », précise le directeur de l’école. Yem a su transformer son handicap en opportunité et poursuit sereinement ses études, à la quête d’un lendemain meilleur.

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