Construction de la paix : Le rôle de la femme au cœur d’une conférence
La rencontre organisée par le Comité international de la Croix-Rouge le 7 mars a permis de voir la gent féminine non plus comme une victime de la guerre, mais comme une potentielle négociatrice pour un cessez-le-feu.
Il y a un peu plus de 4 ans, Florence Ayafor est décédée dans la région du Nord-Ouest. La gardienne de prison a été froidement assassinée par des hommes armés non-identifiés. Son corps, mutilé, exhibé tel un trophée de guerre par ses bourreaux. Un crime crapuleux unanimement condamné. Plusieurs autres femmes ont perdu la vie dans des circonstances similaires sinon presque, dans le cadre de la crise sécuritaire qui secoue le Nord-Ouest et le Sud-Ouest depuis plusieurs années.
A côté des assassinats, des femmes vivent bien des atrocités que leur infligent les belligérants. Entre sévices corporels et sexuels, violence psychologique et privation des droits même les plus fondamentaux, leur vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Cette réalité n’est pas l’apanage du Cameroun. On en rencontre dans de nombreuses situations de conflits en Afrique. Une réalité à laquelle le Comité international de la Croix-Rouge souhaite mettre un terme. En prélude à la Journée internationale des droits de la femme, la délégation régionale Afrique centrale de cette organisation humanitaire impartiale a organisé, en partenariat avec l’Université de Yaoundé 2-Soa, une conférence intitulée «Femmes et guerre en Afrique: épreuves, résilience et reconstruction ». Une rencontre destinée à élargir et à approfondir la compréhension du rôle des femmes dans des contextes de conflit sur le continent africain.
En effet, mieux qu’une éternelle victime des conflits armés elle peut être un maillon fort de la chaîne de pacification des zones en guerre. « Nous sommes convenu que sans une implication forte des femmes, la paix est impossible. Les femmes sont majoritaires. Il y a des sondage au niveau international qui ont montré que la probabilité qu’il y ait des cessez-le-feu ou des accords de paix, si les femmes sont impliquées dans tous les processus de paix en tant que négociatrices », a indiqué Nina Netzer de la Fondation Friedrich Ebert.
Réaction
Stéphane Bonamy, Chef de la délégation régionale du Cicr pour l’Afrique centrale
C’est le mandat du Cicr que d’être engagé auprès des victimes de guerre. Il le fait à travers deux activités principales. La première c’est la promotion des règles qui protègent les personnes exposées aux risques des conflits armés et on le fait à travers des évènements comme aujourd’hui, notamment faire connaître le droit international humanitaire, les conventions de Genève et les autres règles auprès des acteurs et universités qui forment les avocats, les juges, les hommes politiques et les administrateurs de demain, afin qu’ils comprennent qu’ils sont une responsabilité dans ces règles qu’on essaie de promouvoir.
Le deuxième aspect de notre action. Au Cameroun, nous sommes dans les Nord-Ouest et le Sud-Ouest et à l’Extrême-Nord auprès des personnes qui sont exposées aux violences armées et en particulier les femmes qui, de par leur engagement ou leur place dans la société, sont particulièrement exposées et ont des besoins qui doivent être pris en charge. Le Cicr est auprès de ces personnes pour s’assurer que les règles qu’ont signées les Etats et qui visent les protection des personnes les plus vulnérables soient respectées.
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