Lutte contre le Sida: Les conséquences de la suspension des financements américains au Cameroun
Les effets de l’arrêt temporaire des financements internationaux par le 47e président du pays de l’Oncle Sam commencent à se faire ressentir.
Juste deux semaines après la suspension provisoire des financements internationaux par le gouvernement Américain pour une durée de 90 jours, période d’évaluation stratégique pour l’alignement à l’agenda politique du nouveau président des États-Unis Donald Trump, les effets se font déjà ressentir au Cameroun. Le domaine de la santé en fait particulièrement les frais, surtout en ce qui concerne la lutte contre certaines maladies dont certaines interventions étaient jusque-là appuyées, tout au moins en partie, par ces financements.
La décision du président Trump entrevoit en effet « une interruption temporaire des subventions accordées au Plan d’Urgence du Président Américain contre le Sida (PEPFAR) et à l’Initiative du Président Américain contre le Paludisme (PMI). Cet incident s’accompagne des implications sur des programmes de santé publique, notamment, la lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose, selon les résultats d’une évaluation préliminaire », avoue le ministre camerounais de la Santé publique, Malachie Manaouda dans une lettre circulaire qu’il a adressée, ce 4 février, aux délégués régionaux de la Santé publique, aux directeurs des hôpitaux régionaux, aux coordonnateurs des groupes techniques régionaux CNLS, PLNT, PNLP, aux responsables des services de santés du districts, aux responsables des formations sanitaires et aux partenaires techniques et financiers.
En parlant des implications directes de cette mesure du gouvernement américain, certains programmes et projets sont d’ores et déjà en arrêt. C’est le cas du projet SAFECARE qui appui le gouvernement dans la riposte au VIH à travers l’Association SHWARI Health Association Cameroon (SHAC), dont l’arrêt momentané des activités a été instruit le 31 janvier dernier par la déléguée régionale de la Santé publique du Centre, avec effet immédiat.
En conséquence, «le personnel associé à cette initiative ne sera plus présent sur site jusqu’à nouvel ordre. De même, nous vous prions de bien vouloir vous porter garant de la sécurisation de tous les matériels et ressources liés au projet SAFECARE au sein de vos formations sanitaires. Ce processus est essentiel pour garantir l’intégrité et la préservation des matériels, en vue d’une reprise harmonieuse des activités en temps opportun. Aussi il est important de redistribuer les tâches aux équipes disponibles pour garantir l’offre de service de qualité aux bénéficiaires», écrit la délégué régionale de la Santé publique du Centre dans une note adressée aux directeurs d’hôpitaux et aux coordonnateurs des unités de prise en charge et centres de traitement agréé.
300 milliards Fcfa
Comme l’indique le ministre de la Santé publique, l’un des programmes visés par cet arrêt de financement, c’est le PEPFAR. « Le PEPFAR a commencé ses activités au Cameroun en 2009-2010 et a beaucoup progressé depuis ce temps, avec un budget qui atteint aujourd’hui 26 millions de dollars (16,37 milliards Fcfa, Ndlr). L’initiative PEPFAR est gérée par les Centres de Prévention et de Contrôle des Maladies (CDC), l’Agence pour le Développement International (USAID), les Départements de Défense et d’État, et le Corps de la Paix », évaluait l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun en janvier 2022. Bien plus, « Près de 15 partenaires camerounais et internationaux mettent en œuvre des activités de terrain, le plus souvent en collaboration avec des partenaires locaux, exerçant dans les domaines de la transmission du Vih de la mère à l’enfant (Ptme), la prévention de la transmission du Vih par voie sexuelle, la sécurité du sang, le dépistage et conseil, la prise en charge, le renforcement des capacités des laboratoires, l’information stratégique, et le renforcement des autres systèmes de santé », avait renchéri cette représentation diplomatique.


La même source rapporte que depuis 2013, les Etats-Unis ont investi plus de 500 millions de dollars (plus de 314,68 milliards Fcfa) depuis 2013 pour la lutte contre le Vih/Sida et l’extension des services cliniques Vih gratuits de 56 sites dans quatre régions à plus de 340 sites dans les dix régions, facilitant le contrôle de l’épidémie d’ici 2030.
Pour l’heure, en attendant la réouverture éventuelle de ces financements, le ministre de la Santé a instruit ses collaborateurs de prendre urgemment toutes les mesures nécessaires pour assurer la continuité des offres et services de prévention, de prise en charge et de soins essentiels du VIH, de la tuberculose et du paludisme dans tous les sites et organisations à base communautaire affiliés sans interruption durant toute la période de cette suspension et jusqu’à ce que la situation soit régularisée, tout en accordant la priorité aux populations les plus vulnérables.
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