Dr Laure Menguene: La violence en affecte la santé mentale et physique
Psychiatre, la sous-directrice de la santé mentale au ministère de la Santé publique propose des pistes de sortie de crise lorsqu’on est victime de violence en ligne.
A quel moment la violence en ligne peut-elle affecter la santé de la personne abusée ?
A partir du moment où une image d’une personne est publiée sans son consentement, on est en droit de parler de violence basées sur le genre. C’est un danger pour la santé mentale car plus de 90% de ces images sont à caractère sexuel et cela a un impact autant sur la santé mentale que sur la santé physique, sur la vie sociale de l’individu et même sur le plan économique. Sur le plan mental, le fait de visualiser ces images met l’individu dans un état de mal-être qui peut engendrer les troubles de sommeil, une atteinte de l’estime de soi et de la confiance en soi ; des sentiments de honte et de frustration qui se développent. On peut développer la détresse, la douleur morale, l’agressivité et même l’irritabilité. Il y en a qui vont développer de la dépression, des formes graves de maladie mentale et même le suicide ; des troubles anxieux et du stress post-traumatique. Certains vont même rentrer dans la consommation des substances psychoactives.
Vous avez indiqué que ces conséquences s’étalent aussi sur la vie sociale de la personne abusée. Comment cela est-il possible ?
Cette personne aura des difficultés à s’exprimer en public ou à s’intégrer à nouveau sur le plan professionnel. Si vous travaillé dans une boîte et que l’on voit des vidéo de vous, surtout à caractère sexuel, il ne sera plus évident pour vous de prendre la parole en public, de travailler avec les autre et vous pouvez même être source de rejet et de stigmatisation. De même, généralement, ce sont les femmes qui sont atteintes dans leur dignité et leur intégrité. C’est un phénomène qui affecte la gent féminine en général et peut avoir un impact sur la façon de s’exprimer, surtout si on est une femme publique. Pour se protéger, certaines femmes auront peur de s’engager dans la vie publique. Elle ne pourra donc pas apporter sa contribution au développement de la société.
Est-il possible pour la victime de remonter la pente lorsqu’on a été abusée ?
Oui c’est possible. Pour cela, il faudrait que ces personnes se sentent entourées et soutenues, non seulement par leur entourage proche mais aussi l’entourage lointain. Il faudrait aussi penser à collaborer avec le personnel spécialisé en santé mentale (psychologues et psychiatres) parce que dans notre contexte, on a toujours l’impression que ce personnel n’intervient que dans le cadre des maladies mentale ; mais c’est un personnel qui est professionnel pour le bien-être. C’est dire que si l’entourage est incapable de soutenir quelqu’un lorsqu’il est atteint de maladie mentale ou de mal-être, ce dernier devrait se rapprocher de ce personnel pour trouver de l’aide. C’est d’’ailleurs possible de rebondir positivement après de tels actes.
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