Universités camerounaises: Les étudiants déficients réclament la pédagogie inclusive
Cela fait partie de leurs droits dont ils revendiquent le respect depuis l’ouverture ce jour de leur 12e Congrès.
Les étudiants en situation de handicap rêvent toujours de voir implémenter la pédagogie inclusive dans les universités d’Etat au Cameroun. Il s’agit d’une approche d’enseignement qui exige la prise en compte de la diversité, mieux des besoins spécifiques des personnes handicapées dans la transmission des savoirs sans toutefois en baisser la qualité. Pour le moment, beaucoup restent à faire pour y parvenir.
Tenez par exemple « de nombreux étudiants déficients visuels n’ont toujours pas accès aux œuvres écrites et n’ont pas accès aux interprètes en braille. Pour leurs camarades déficients auditifs, c’est plus difficile parce qu’ils sont obligés de recopier les cours chez leurs camarades, les universités n’ayant pas mis à leur disposition des interprètes », se désole Angéline Evina Bella, présidente de la Coordination des associations des étudiants handicapés des universités du Cameroun (Caehucam). Cette organisation qui organise depuis ce matin son 12e Congrès à Yaoundé se dit confuse. En effet, « Tout cela est prévu par la Loi de 2010 portant protection et promotion des personnes handicapées. Nous ne comprenons donc pas pourquoi cela tarde à être implémenté dans les universités », renchérit Angéline Evina Bella.
Comme piste de solution pour accélérer l’aboutissement du plaidoyer porté à cet effet en direction des pouvoirs publics, Caehucam propose à l’Etat de prendre en compte l’inclusion sociale dans toutes ses lignes budgétaires. « Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons avoir une société véritablement inclusive », tranche la présidente de cette organisation qui réclame aussi des universités la mise à disposition des statistiques réelles des personnes handicapées inscrites dans leurs établissements, en vue d’améliorer les actions menées en leur faveur. Au-delà de tout cela, il faudra résoudre l’équation du sous-emploi des personnes déficientes à l’université car, « les étudiants, universitaires et chercheurs handicapés restent le plus souvent sous-représentés dans l’enseignement supérieur et comptent parmi les groupes de personnes les plus exclues, marginalisées et vulnérables des campus », déplore Léonie Lemougna Malonfo, présidente de l’Association des étudiants handicapés de l’Université de Yaoundé I.
Des plaintes bien notées par l’université de Yaoundé dont le campus principal abrite les travaux de ce Congrès. « Des efforts sont faits pour l’amélioration. Nous demandons aux étudiants en situation de handicap de continuer à travailler et de faire confiance en l’Etat qui a le lourd devoir de les accompagner. Qu’ils ne se sentent pas frustrés compte tenu des difficultés auxquelles elles font face », déclare au nom du recteur, André Justin Edjo Medjo, chef de la Division des activités sportives et associatives de l’Université de Yaoundé I
Mais tout n’est pas noir dans les universités. Les étudiants en situation de handicap reconnaissent des efforts jusque-là accomplis par l’Etat concernant le respect de leurs droits. Il s’agit par exemple de l’exonération des frais universitaires, certaines priorités sur l’accès au logement universitaire, l’octroi de la prime de l’excellence et des stages. Ce 12e Congrès qui s’achève le 10 novembre prochain devrait favoriser une plus grande vulgarisation de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées.
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