Francine Angue: Nous mettrons un accent sur l’apprentissage du bruit par l’éducation auditive
La directrice de l’Ecole spécialisée pour enfants déficients auditifs présente les challenges de cette école cette année et évoque les atouts et difficultés de cet établissement basé à Yaoundé.
Par Guy Martial Tchinda
La rentrée scolaire est effective depuis le 5 septembre à l’Ecole spécialisée pour enfants déficients auditifs (Eseda). Mais quatre jours après, seulement 75 élèves sont présents. Comment justifiez-vous cela ? L’école se porte-t-elle bien ?
Eseda se porte bien ce matin. Comme les autres écoles, nous avons commencé les cours lundi et nous continuons à recevoir les anciens et nouveaux élèves. Jusqu’à présent, nous avons reçu 75 élèves, mais nous n’avons pas encore atteint notre quota. Cela se comprend parce qu’en tant qu’école inclusive Eseda reçoit en grande partie les enfants porteurs de handicap ; et dans les familles, ces enfants sont pris en charge en dernier ressort. Les familles privilégient en effet les enfants dits normaux et ceux ayant un handicap viennent après. C’est pour cette raison que l’effectif est encore si faible. Nous comptons atteindre 160 élèves comme l’année passée et pourquoi pas plus.
Comment sont-ils répartis ?
Nos classes sont vraiment inclusives. Nous avons un mélange d’enfants porteurs de plusieurs handicaps en fonction du potentiel des enfants. Nous avons les déficients auditifs, intellectuels (trisomiques, autistes) et les personnes handicapées motrices. L’année passée, nous avions également dans nos classes les enfants qui n’avaient pas de problèmes.
Avec cette pluralité de déficiences, vos enseignants sont forcément spécialisés…
Oui. Ils ont été formés pour la prise en charge de l’enfant handicapés. Eseda appartient à une association appelée Febda qui a plusieurs écoles. Au sein de la Febda, nous avons une école normale des instituteurs de l’enseignement général (Enieg) spécialisée qui reçoit les titulaires de Capiemp qui se spécialisent pendant un an. C’est donc dans cette école que nous recrutons nos enseignants.
Rencontrez-vous des difficultés dans l’encadrement de ces enfants ?
Oui. Comme je l’ai indiqué, les familles inscrivent ces enfants à l’école assez tardivement. De plus ces enfants sont beaucoup plus issus des familles pauvres, ce qui fait que les parents paient difficilement la scolarité. Ce qui nous emmène à avoir certaines difficultés de fonctionnement. La formation d’un enfant coûte 191 000 Fcfa par an. Heureusement que nous bénéficions de l’appui de l’Etat presque chaque année. Avec cet appui, l’école se maintient. Nous disons merci pour ce que l’Etat fait pour nous.
Quels sont vos challenges pour cette année ?
Sur le plan pédagogique, nous avons les objectifs de communication. Cette année, nous voulons donner à nos enfants les aptitudes de communication puisqu’ils sont plus handicapés sur le plan communicationnel. Les enfants autistes ne verbalisent pas, les enfants trisomiques ont des difficultés de langages, les enfants déficients auditifs ont aussi un véritable problème avec la communication. Si l’enfant sait lire et écrire, il sera autonome. Nous mettrons un accent dessus, mais également le langage des signes et la lecture labiale pour permettre aux enfants qui peuvent de capter le maximum sur les lèvres. Un accent sera également mis sur l’apprentissage de l’oralisation par l’orthophonie et la démutisation et sur l’apprentissage du bruit par l’éducation auditive. Sur le plan matériel, nous avons beaucoup de problèmes en ce qui concerne nos infrastructures. Nous avons un bâtiment inachevé et une barrière qui est tombée. Notre challenge c’est de pouvoir construire cela. Sur le plan financier, nous voulons que les enfants paient leur scolarité. Nous profitons pour demander aux associations, aux Ong, aux âmes de bonne volonté et autres qui peuvent soutenir un enfant à le faire. Cela permettra aussi à l’école d’évolu
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