Élections au Cameroun: Les personnes handicapées intellectuelles formées sur la citoyenneté et la participation au processus électoral

Le pas alerte, Franck Ngandeu, élève en classe de seconde dans un collège à Yaoundé avance. Ce 11 mai, ce jeune homme qui vient d’avoir 21 ans va pouvoir accomplir, pour la première fois, son droit de vote pour le choix du prochain président de la République. Il rêvait de le faire depuis un moment, à en croire son papa.

Une fois devant son bureau de vote ‘’de circonstances’’, il découvre avec plaisir que son nom est bel et bien inscrit sur la liste électorale. Il esquisse un petit sourire avant de se diriger vers le président du bureau de vote pour se faire identifier. Cette étape franchie, il récupère les bulletins des candidats en lice et se glisse dans l’isoloir. Il y fait son choix de façon autonome malgré la déficience intellectuelle dont il est victime depuis la naissance. Il ressort de l’isoloir quelques minutes plus tard et glisse soigneusement l’enveloppe portant son choix dans l’urne. Il récupère ensuite sa carte nationale d’identité et s’en va.

Franck Ngandeu est suivi dans cet exercice par plusieurs autres personnes déficientes intellectuelles. Toute chose qui se fait sous le regard vigilant de Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge de l’organisation et de la gestion des élections au Cameroun qui a facilité le module sur les élections au cours de cet atelier.

L’histoire que vous venez de lire se déroule en début d’après midi ce 11 mai 2025 dans un hôtel de Yaoundé. Il s’agit d’une simulation de vote qui sanctionne les trois jours d’atelier de formation des personnes ayant une déficience intellectuelle sur la citoyenneté et la participation politique.

« L’atelier vise à former les personnes déficientes intellectuelles, leurs personnes de soutien et les membres de leurs familles sur le droit qu’ont ces personnes déficientes à participer à la vie politique et à la vie publique.c’est un atelier co-organisé par Sightsavers et Inclusion International », explique Thierry Ngetia, Programme manager de Sightsavers Cameroun. « Nous sommes en année électorale et nous saisissons cette occasion pour faire en sorte que la participation des personnes handicapées soit plus importante que lors des précédentes élections », poursuit-il.

Pour Claudine Eléonore Koko Lawson Daizo, représentante de l’Afrique de l’Ouest pour Inclusion Afrique, cet atelier est très important en ceci que « selon la Convention des Nations-Unies relative aux droits des personnes handicapées, une personne handicapée peut être électrice et éligible. Nous avons vu comment il faut procéder pour que la personne handicapée intellectuelle puisse participer aux différentes élections au Cameroun comme électrice ou candidate. L’atelier a aussi permis aux personnes handicapées et leurs familles d’être informées sur le processus électoral». « En Afrique, on n’a pas encore d’exemple mais en Espagne, on a une fille trisomique qui est députée. La personne handicapée intellectuelle peut le faire lorsque les dispositions sont prises pour lui faciliter cela », renchérit-elle.

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