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Actu - 2 semaines ago

Solidarité : Des élèves de la American International School of Yaounde au chevet des blessés de guerre

Abel M. a perdu une jambe alors qu’il allait porter secours aux victimes du conflit armé à Tourou, village du département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord. La tragédie est survenue à la suite d’une attaque de porteurs d’armes, il y a plus d’un an, le 25 mars plus précisément, selon ses propres souvenirs. « Ils sont arrivés en pleine nuit et ont fait des dégâts jusqu’à l’aube avant de s’en aller. Vers 6h, alors que nous faisions des commentaires, un ami a proposé qu’on aille voir ce qu’il s’est passé dans la nuit, puisque je suis habitué à porter secours aux victimes de guerre », raconte-t-il.

D’abord réticent, il finit par se laisser convaincre, et s’engage sur la route avec deux de ses amis. Une moto leur sert de moyen de locomotion. Dans leur « patrouille », ils trouvent un homme vers qui ils se précipitent à pieds pour porter secours, mais l’homme est sans vie, emporté [sans doute la veille] par une mine. Il veut bien ramener le corps au village mais il n’a pas de nécessaire pour l’emballer.Abel M. qui quitte les lieux par un chemin différent avec l’espoir de revenir chercher le corps plus tard est loin de s’imaginer la surprise qui l’attend. « juste un instant après être quitté, j’ai entendu une grosse déflagration et avant même que je ne réalise ce qui se passe, j’avais perdu une jambe. Pendant que je priais dans la douleur, j’ai vu une femme s’approcher et je l’ai priée de courir informer le village », explique-t-il avant de dire que des voisins sont arrivés assez rapidement pour pour le transporté et grâce au Comité international de la Croix-Rouge, il a eu des soins appropriés.

Aujourd’hui, ce dernier va mieux, mais reste interné au Centre national de réhabilitation des personnes handicapées (CNRPH) à Yaoundé. Avec un autre jeune, lui-aussi qui fait les frais de la violence armée, il a reçu la visite de réconfort des élèves membre du club CICR de la American International School of Yaounde (AISOY), le 23 mai 2025. De visiteurs venus s’enquérir de leur situation mais surtout leur témoigner leur proximité. Ils ne sont surtout pas venus les mains vides. «Au début, notre action a été motivée par notre école dans le cadre de notre action de bénévolat. Nous avons levé des fonds et je suis fière d’avoir remis une enveloppe de 50000 FCFA a un enfant qui est élève en classe de 6e. J’essaie de me mettre à sa place et je comprends combien le bouleversement qu’il a subi dans sa vie l’a affecté. Je suis très fière qu’il y ait des organisations comme le CICR à leurs côtés », se réjouit Chrystia, 14 ans, et membre du Club CICR de la AISOY.

Une émotion que partage sa camarade Anissa, par ailleurs présidente du Club CICR de la AISOY. «J’ai réalisé à quel point les conflits affectent des personnes. Cette action m’a aidé à mieux comprendre certaines choses et me motive à mener plus de projets pour aider les personnes qui en souffrent. J’aimerais aider plus de personnes. Pourquoi ne pas lever plus de financements pour appuyer là fabrication des prothèses », a-t-elle déclaré. Les deux bénéficiaires de la visite des élèves de l’Ecole américaine de Yaoundé ont reçu chacun de leurs deux bienfaitrices une enveloppe de 50000 FCFA.

Un geste qui a été très apprécié aussi bien par les bénéficiaires de dons que par l’administration du CNRPH. «Nous apprécions ce geste de solidarité qui vient des jeunes enfants. C’est très encourageant et émouvant », a déclaré Louise Ndengue, conseiller technique du directeur général du CNRPH.

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