Anniversaire : Higher Women Consortium souffle sa 10e bougie
Les réalisations de la décennie d’impact de cette organisation ont été célébrées à Yaoundé du 24 au 26 juillet.
Un atelier de cinq jours organisé à Yaoundé en 2015 a suffi à Higher Women Consortium pour convaincre Élise Guiedem de reprendre ses études. Un projet qu’elle avait presqu’abandonné, deux ans plus tôt. « J’ai soutenu mon master en 2013 et tout de suite après, j’ai trouvé un travail dans un laboratoire qui absorbait beaucoup », se souvient-elle.
Et de poursuivre « Quand j’ai rejoint le consortium, on nous a appris qu’on pouvait travailler et poursuivre la recherche en même temps. Et il était question de ne pas abandonner les études. J’ai donc pris l’engagement d’avancer et en 2018, j’avais fini la rédaction de ma thèse, mais compte tenu des contraintes administratives, j’ai soutenu en 2022 ».

A son actif aujourd’hui, 10 articles scientifiques publiés et un en cours de publication, deux bourses obtenues et une participation active aux conférences internationales. Mais le Higher Women Consortium ne l’a pas seulement encouragée dans ses études. « On nous a appris comment rédiger un CV, comment chercher les financements, mais surtout comment s’organiser en tant que femme pour concilier la vie familiale et la carrière », déclare-t-elle.

Elise Guiedem fait partie des plus de 200 chercheuses mentorées au cours des 10 dernières années par le Higher Women Consortium. Une réalisation célébrée au cours des activités marquant le 10e anniversaire de cette organisation placé sur le thème «Une décennie de mentorat transformateur des femmes camerounaises dans la recherche en santé ». Lesquelles se sont tenues à Yaoundé du 24 au 26 juillet dernier. « Le Higher Women Consortium participe à la politique de la nouvelle gouvernance universitaire prescrite par le président de la République qui ouvre les voies de la recherche au niveau national et international à de jeunes filles chercheures», s’est satisfait Wilfred Gabsa Nyongbet, secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur.

Faut-il le préciser, Higher Women Consortium a été fondée en 2015 par Rose Gana Fomban Leke à la suite de la réception de son prix scientifique Kwame Nkrumah de l’Union Africaine pour les femmes en 2011. Il s’agit d’un réseau de femmes engagées dans la promotion de recherche de la santé au Cameroun. Une organisation qui a pour objectif de favoriser la croissance et le développement des femmes scientifiques grâce à des initiatives de renforcement des capacités, notamment à travers son programme phare, le Programme Mentor-Protégée (MPP), et des ateliers de formation annuels.
Réactions…
Pierrette Essama Mekongo, Mentor

J’ai rejoint le consortium Higher Women en tant que mentor en 2015, inspirée par l’idée de femmes mentorant d’autres femmes. Je me suis retrouvée dans un groupe dynamique de chercheuses qui partageaient la même vision. Ensemble, nous avons planifié le premier atelier annuel et posé les fondements du groupe. Les membres seniors, comme le Professeur Rose Leke, nous ont guidées avec sagesse et encouragement. Nous avons organisé des retraites d’écriture pour faire avancer nos publications. Le mentorat exige plus que des connaissances – il demande de l’expérience, de la cohérence et de l’humilité. Au fil des ans, j’ai grandi en tant que mentor, devenant une ressource et un soutien pour mes protégées. Le consortium Higher Women a été un voyage de croissance personnelle et de transmission de connaissances, avec la devise « Still we rise » (Nous nous relevons toujours) de Maya Angelou. À travers cette initiative, nous avons cherché à donner l’exemple, à nous donner de la force les unes aux autres et à relever tous les défis. Ce voyage a été transformateur, nous aidant à devenir de meilleures versions de nous-mêmes. Et ce n’est pas fini…
Lamye Glory, Mentorée

J’ai rejoint le consortium en 2019 à travers la collègue de mon époux, après la soutenance de ma thèse de doctorat. Je me suis sentie heureuse d’être retenue après avoir candidaté. Dès mon arrivée au consortium, j’ai découvert que j’étais au bon endroit. J’y ai beaucoup appris. Avant d’y aller, j’avais quelques difficultés à concilier ma vie professionnelle et ma vie familiale mais j’ai appris à gérer tout cela. En 2020, j’ai été recrutée comme assistante à l’université de Yaoundé I, puis promue au rang de chargée de cours en 2021 au département de microbiologie. En 2024, j’ai suivi une formation à l’université de Cape Town et en 2025, j’étais au Royaume-Uni. Toutes ces réalisations l’ont été grâce au soutien de Higher Women Consortium.
Étoile Ngo hondt, mentorée

Je suis à Higher Women Consortium depuis 2016. Cette organisation m’a beaucoup apporté dans le développement personnel. En fait, je suis quelqu’un de très ambitieuse et très travailleuse, mais qui n’avait pas une grande vision. En arrivant à Higher Women Consortium, j’ai rencontré des femmes travailleuses qui m’ont. Il s’agit des mères, des épouses et des sœurs, qui ont réussi à concilier la vie familiale et la vie scolaire et professionnelle. Quand j’ai rejoint ces femmes, j’ai tout de suite vu en elles ce que je pourrais devenir. Leurs aventures personnelles et individuelles m’ont inspiré dans mon travail, mes études et mon travail. Higher Women m’a permis de grandir en tant que personne mais également à avoir des opportunités dans la vie.
Blandine Kampa, mentorée

Je suis au consortium depuis 2021. Je venais de soutenir mon master un an plus tôt. En 2021 lorsque le consortium a lancé l’appel à candidatures, j’ai soumissionné et j’ai été retenue. Depuis lors, le consortium a organisé des ateliers et des webinaires qui ont permis de renforcer nos capacités. J’ai beaucoup appris et continue d’apprendre. Nous avons appris à rédiger des CV, des projets de recherche, à utiliser les outils de l’intelligence artificielle de façon responsable sans en devenir addict. Le programme m’a aidé à publier les résultats de mes travaux de master, je suis en train de préparer un deuxième article scientifique issu de mes travaux de thèse. Le consortium m’a aidé à avoir plus confiance en moi et je peux facilement postuler pour des bourses et des prix, ce qui n’était pas le cas avant que je n’arrive au consortium. Maintenant je sais que si tu rédiges bien ton projet et tu montes bien ton CV, tu as toutes les chances de gagner. Avec le consortium, j’ai compris que tout est question d’organisation. Si tu t’organises bien, tu peux bien gérer ton foyer en même temps que tes études. Avec l’accompagnement des mentors, nous apprenons à rechercher en tout temps l’excellence et l’innovation dans ce que nous faisons. Je suis très reconnaissante envers le consortium.
Higher women, still we rise
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