Par Guy Martial Tchinda
Par Guy Martial Tchinda
Des cris et des pleurs en pleine nuit, Mabelle, du nom d’emprunt, alerte le voisinage. « Au secours ! », crie-t-elle. Son époux la soumet à une copieuse bastonnade. Une épreuve qui, selon le mari courroucé, sert à corriger une bêtise commise par sa chère et tendre épouse. Des voisins courageux accourent et la sauve de justesse. Mais l’habitante ledu quartier Ekounou à Yaoundé s’en sort défigurée. Cette scène qui se produit dans la nuit du 3 au 4 juillet est loin d’être un cas isolé. Une semaine plus tôt, c’était au tour d’une habitante du quartier Etoug-Ebe, en complicité avec ses enfants, de frapper son époux au point de déchirer ses vêtements. A l’origine, la femme reproche à l’homme de réclamer un repas alors qu’il n’a pas donné l’argent de la ration en sortant.
Des violences basées sur le genre, on en recense tous les jours au Cameroun. « Au Cameroun, comme partout dans le monde, l’existence de nombreuses inégalités liées au genre exposent les femmes à des violences qui pour la plupart des cas, ne sont pas dénoncées », regrette la Plateforme Inclusive Society for Persons with Dishabilities.
Pour consolider la lutte contre ce phénomène qui rend plusieurs personnes handicapées, cette organisation, en partenariat avec Sightsavers, a organisé du 29 au 30 juin dernier à Yaoundé un atelier de renforcement des capacités des femmes handicapées sur les violences basées sur le genre. En effet, « On remarque que les femmes handicapées sont de plus en plus violentées et leurs droits ne sont pas toujours respectés », déplore Arole Kenfack Keubou, enseignante, par ailleurs personne vivant avec un handicap. « Nous capacitons donc ces femmes afin qu’elles soient capables d’identifier les violences dont elles sont victimes et de les reporter auprès des autorités compétentes pour que justice soit faite », explique Emmanuelle Tchotchom, directrice exécutive de la Plateforme.
Les participantes ont été sensibilisées sur les attitudes à adopter face aux violences, qu’elles soient physiques, morales ou économiques. Il s’agit entre autres de dénoncer, de solliciter l’aide des personnes compétentes au cas où on en sort traumatisé, de construire une meilleure estime de soi et mettre en place des activités génératrices de revenus qui permettent de mieux s’imposer socialement.
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