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Politique & Education - octobre 6, 2021

Alphabétisation: l’adaptation des ouvrages en braille souhaitée

Après la ratification par le Cameroun du Traité de Marrakech visant à faciliter l’accès des déficients visuels aux œuvres publiées, les personnes déficientes souhaitent sa mise en œuvre.

Par Guy Martial Tchinda

Des livres en noir. C’est de cette façon que les personnes déficientes visuelles appellent tout document qui ne leur est pas accessible. En effet il leur est impossible de lire ces documents du fait de leur handicap. Ce qui renforce leur analphabétisme dans une société non encore suffisamment. Le problème est encore plus profond quand on s’intéresse au secteur éducatif. Ici, il n’existe de manuels scolaires en braille -l’écriture appropriée pour les personnes ayant un handicap visuel- que dans très peu d’écoles. Privées de lectures, ces personnes sont souvent contraintes d’abandonner certains travaux comme la recherche.

Consciente que les déficients visuels méritent comme tous les autres élèves, étudiants, travailleurs et autres citoyens, d’avoir accès aux œuvres publiées, la Dynamique des aveugles et malvoyants intellectuels du Cameroun, (Damic), n’a cessé de recommander à l’Etat camerounais, la ratification du traité de Marrakech visant à faciliter l’accès des déficients visuels aux œuvres publiées. Après plusieurs démarches dans ce sens, le Cameroun a ratifié le 27 avril dernier ce texte international. « Le Traité de Marrakech vient améliorer les conditions de vie des personnes handicapées, notamment les personnes déficientes visuelles en ce qui concerne leur accès à l’information, aux ouvrages et livres », explique Sandra Rimoh Dossou, chargée des programmes inclusion sociale de Sightsavers.

Même si le Traité est aujourd’hui ratifié, il reste que l’adaptation, mieux, la transcription des ouvrages en braille coûte cher. Sandra Rimoh Dossou reste optimiste. « L’inclusion est un processus et si le Cameroun a ratifié ce Traité, cela voudrait dire qu’il est conscient de la nécessité de faire des ajustements raisonnables pour faciliter l’accessibilité aux personnes déficientes visuelles et tout est question de planification. L’adaptation a un coût, l’inclusion aussi et je pense si les professionnels du livre et les personnes déficientes sont sensibilisés, nous comprendrons que nous parlons plus d’un droit. Et chaque gouvernement devrait tout faire pour faciliter le respect des droits de tous les citoyens, indépendamment de leur handicap », développe-t-elle.

Damic a organisé un atelier à Yaoundé le 6 octobre pour former et sensibiliser les personnes déficientes visuelles et les différents acteurs du domaine du livre, sur le traité de Marrakech. Occasion d’informer le grand public sur la ratification du Traité par le Cameroun ; d’édifier les participants sur les implications de la ratification du Traité dans la société camerounaise ; de former les organisations de personnes handicapées sur leur rôle dans l’implémentation de l’application du traité mais aussi de donner aux professionnels du livre les outils nécessaires pour la mise en œuvre du traité.

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