La 4e réunion du Réseau des laboratoires PCR pour l’ulcère de Buruli dans la région africaine de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) s’est tenue ce jour à Yaoundé. Qu’est-ce que c’est que l’ulcère de Buruli et pourquoi est-elle comptée parmi les maladies tropicales négligées ?
L’ulcère de Buruli est une maladie de la peau et des tissus mous, causée par une bactérie appelée Mycobacterium ulcerans. Aujourd’hui, les maladies de la peau figurent au troisième rang des causes de morbidité et aussi parmi les 10 principales causes de handicap dans le monde. Elle est comptée parmi les maladies tropicales négligées parce que, c’est une maladie qui existe dans notre communauté mais, la visibilité n’est pas très importante. C’est pourquoi, nous voulons à travers cette 4e réunion du Réseau des laboratoires PCR pour l’ulcère de Buruli dans la région africaine de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), attirer l’attention du ministère de la Santé publique (Minsanté), sur cette maladie qui frappe les communautés reculées qui ont difficilement accès aux services de santé.
Quelles sont les zones les plus endémiques au Cameroun ?
L’ulcère de Buruli est endémique au Cameroun dans les zones bien localisées. Elle sévit dans certaines localités comme : Ayos, Akonolinga, tout au long du fleuve Nyong partant de Bertoua en passant par Ayos et Akonolinga pour se terminer dans la zone de Mbalmayo. Elle est aussi endémique dans la cuvée de Bankim autour du barrage de retenue d’eau de cette localité ; nous avons aussi détecté les cas dans le Sud-Ouest notamment dans la zone de Bonguen et d’Ekondo Titi. Mais, il faut noter que dans ces zones déjà connues endémiques, nous avons déjà les centres de diagnostic et de prise en charge de cette maladie dans tous les hôpitaux et districts de santé de ces localités.
L’analyse des personnes prises en charge dans ces différents centres de diagnostic nous a montré que la distribution de l’ulcère de Buruli au Cameroun est beaucoup plus large que ce nous pouvons imaginer. Car ces chiffres ont montré que 65 districts de santé au Cameroun sont endémiques à l’ulcère de Burili. C’est pour cette raison que nous, en tant que Minsanté, en tant que programme de lutte contre cette maladie au Cameroun, entreprenons de faire les efforts de vérification dans d’autres districts de santé qui sont jusqu’ici non endémiques à cette maladie. Nous sommes partis de plus 500 cas de contaminations par an dans les années 2010 pour atteindre moins de 150 cas au cours de ces trois dernières années.
Quelles sont les conséquences de cette maladie ?
Comme conséquences de l’ulcère de Buruli, nous pouvons citer les amputations des membres infectés, les limitations des mouvements, la stigmatisation et l’exclusion sociale des victimes.
Parlez-nous des actions que vous menez pour lutter contre cette maladie.
Ce que nous faisons c’est de doter les centres de diagnostic et de traitement du nécessaire pour pouvoir traiter les cas qui s’y présentent, notamment les antibiotiques spécifiques, le matériel pour le pansement et parfois le matériel pour la chirurgie en cas de besoin ; la sensibilisation auprès des populations, pour qu’elles puissent reconnaître les premiers signes et symptômes de cette maladie afin de se rendre dans les formations sanitaires pour un dépistage précoce et une prise en charge rapide et moins chère.
Qu’en est-il du coût et la durée du traitement ?
Quand la lésion est dépistée précocement, le coût du traitement peut aller de 30 000 à 50 000 Fcfa et peut se faire en deux mois sans complications ni séquelles. Mais, quand la plaie est déjà très large parce qu’on a perdu du temps, il y a risque de complication car nous allons impliquer la chirurgie, la chimiothérapie et à ce moment le coût est évalué à 500 000 Fcfa voire un million Fcfa s’il va falloir faire une amputation.
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