Sexualité responsable: Des jeunes pour parler aux jeunes

Une jeune fille qui interrompt ses études ou qui les abandonnent tout simplement à cause d’une grossesse précoce et non désirée, des jeunes qui contractent des maladies sexuellement transmissibles et d’autres qui des comportements sexuels déviants, on en dénombre par centaines au Cameroun. Des pratiques liées parfois à un manque d’encadrement ou de conseils adéquats. Selon le Dr Odile Ngono, coordonnatrice régionale du Programme « Ado avance ensemble » pour le Centre, les jeunes sont tous exposés, mais la jeunes fille non scolarisée, encore plus.

La Cameroon National Association for Family Welfare (CAMNAFAW), dans le cadre de son programme « Ado avance ensemble », a fait appel aux jeunes pour limiter ces fléaux qui hypothèquent l’avenir des jeunes victimes. Ces pairs éducateurs ont été formés à cet effet au cours d’un atelier le 30 janvier dernier à Yaoundé. « Il est question de mieux outiller les jeunes en matière d’éducation complète à la sexualité pour qu’ils puissent à leur tour sensibiliser des jeunes comme eux », explique le Dr Odile Ngono. « Nous nous rendons compte qu’il y a encore un grand travail à faire. Ces jeunes ont besoin d’être sensibilisés. Ils ont beaucoup de problèmes, mais ne savent pas toujours vers qui se tourner », poursuit-elle.

Pour garantir du succès à cette nouvelle intervention, la CAMNAFAW ambitionne également d’aller vers les parents pour une sensibilisation plus complète. « Nous sommes des jeunes qui faisons pour la plupart du temps de l’éducation sexuelle complète aux jeunes et adolescents comme nous. Nous allons faire des causeries éducatives dans les établissements scolaires et les rues. Nous référençons les nécessiteux vers les centres de santé de la CAMNAFAW. Souvent, nous observons une réticence de la part des parents qui voient dans notre action, des choses autres que ce que nous faisons », regrette Didier Florian Fotsing, président du Fora régional des jeunes de la CAMNAFAW, antenne du Centre.

Il est donc question non pas d’exciter les jeunes vers une sexualité déviante, mais de les sensibiliser sur les risques des comportements déviants auxquels ils peuvent éventuellement se livrer. En un mot, briser le tabou autour de la sexualité chez les jeunes pour les préparer à un avenir sexuel plus responsable.