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Santé & Env - février 5, 2024

Dr Albert Ichakou: Nous envisageons l’amélioration des services dans les cliniques et cabinets vétérinaires

Le président de l'Ordre national des vétérinaires du Cameroun présente les grands chantiers de cette organisation pour l'année 2024.

Comment l’Ordre national des vétérinaires se porte-t-il, plus d’un an après que  vous ayez pris les rênes le 21 septembre 2022 ?

L’Ordre National des Vétérinaires du Cameroun (ONVC) va mieux, il continue de veiller au bon fonctionnement de la profession dans l’intérêt des vétérinaires et des usagers dont les éleveurs et propriétaires d’animaux de compagnie. Les missions administrative, disciplinaire, sociale et règlementaire sont accomplies au quotidien. 

Après un an à la tête de cet ordre, quel bilan défendez-vous ?

En 2023, nous avons procédé, avec l’aide du Ministère de l’Elevage à une campagne nationale de sensibilisation sur les textes règlementaires. Cette étape a été suivie de celle de la répression : plusieurs de stock de médicament, d’une valeur de plus de cent (100) millions de FCFA, en vente de façon illégale et illicite ont été saisis et détruits.  Ces opérations ont été menées dans les Régions de l’Ouest, de l’Extrême -Nord, du Sud et du Centre. Ce qui a permis d’améliorer la fréquentation des cabinets professionnels par les usagers.

En interne, un Conseil de discipline a été organisé, lequel a sanctionné 23 vétérinaires sur les 26 convoqués.  Pour nous ces deux événements sont tout sauf une rustine. Ils ont permis de mettre le doigt sur un des problèmes majeurs de notre profession.

Vous aviez comme chantier d’œuvrer pour une meilleure formation initiale des vétérinaires. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

En Novembre 2022, quelques semaines après l’élection du nouveau Conseil, nous avions adressé un mémorandum au Premier Ministre, Chef du Gouvernement dans lequel nous avons décrit la situation de la formation initiale vétérinaire au Cameroun. Rappelons que la formation initiale vétérinaire a pour objectif de former des Docteurs Vétérinaires à de nombreux métiers dans les domaines de la santé animale, de la santé publique et de l’alimentation. Parmi les griefs, le Mémorandum a cité le manque criard de corps enseignant, la non application effective du Programme harmonisé de la formation vétérinaire adopté en 2019, l’explosion des effectifs admis dans les écoles. Pour mémoire, en moins de dix Promotions, les deux premières écoles vétérinaires (UDM et ESMV) présentes au Cameroun ont formé plus de 60 % des Vétérinaires sur les 1200 environs inscrits ou non au tableau de l’Ordre. Dès 2025, nous aurons environ une soixantaine de Vétérinaires par an formés par la faculté d’agriculture et de médecine vétérinaire de l’Université de Buea. Un an après le Mémorandum, le constat est amer : aucune concertation, les concours d’entrée dans les écoles ont été lancés et on a observé une hypertrophie des effectifs, etc.

Vous vouliez aussi œuvrer pour le plein emploi des jeunes vétérinaires. Quelle est la situation aujourd’hui ?

La situation est difficile. En deux sessions de Conseils ordinaux, nous avons délivré 80 autorisations d’installations en clientèle privée. Ces autorisations, en plus des emplois directs qu’elles génèrent, permettent de plus en plus un ancrage territorial et surtout rural. L’Etat doit continuer à aider à la mise en place et au maintien de ce maillage vétérinaire, gage de santé économique des exploitations et de la qualité alimentaire Notons au passage que les ouvertures de cabinets professionnels ne sont pas systématiques, la question du financement (Fond de roulement) est un réel frein à leur développement. 

Nous avions aussi fait le plaidoyer auprès des grandes entreprises agroalimentaires et des élevages d’une certaine taille à l’effet de recruter nos Consœurs et Confrères. Quelques résultats encourageants ont été obtenus. 

L’une des pistes majeures de lutte contre le chômage dans la profession est la mise en place progressive du mandat sanitaire ( capacité pour un vétérinaire de réaliser pour l’Etat et en son nom des opérations de police sanitaire, des actes de prophylaxie collective ou des missions d’épidémiosurveillance contre une rémunération). Ce mandat aurait pu permettre aux vétérinaires et para-professionnels de diversifier leurs sources de revenus. L’ONVC travaille également à la promotion du concept de « vétérinaire référent » dans les exploitations d’élevages. Il s’agit pour ces entreprises de désigner un vétérinaire qui ferait le suivi sanitaire ou zootechnique de leur exploitation. Il est important de noter que le Vétérinaire contribue par son travail à la performance et à la compétitivité économiques et sanitaires des élevages, du secteur alimentaire et du secteur pharmaceutique vétérinaire.

A quoi les vétérinaires doivent-ils s’attendre en cette année 2024 ?

Nous abordons l’année 2024 avec beaucoup d’espoirs mais aussi quelques inquiétudes. Elle a été placée sous le signe de l’amélioration des services dans les cliniques et cabinets vétérinaires. Cela passe par l’amélioration du cadre de travail (cabinets professionnels bien tenus, équipés, personnel formé…), la formation continue et la lutte contre l’exercice illégal de la médecine vétérinaire (lutte contre les domiciles professionnels d’exercices mobiles). Vous l’avez compris, c’est la visibilisation de la médecine vétérinaire telle que pratiquée dans les cabinets professionnels. Parmi les grands chantiers, il y a la révision du code de déontologie. Ce dernier a été modifié en 2002 et n’a pas été vulgarisé. Nous avons pour ambition de le revisiter, de le compléter en y inscrivant entre autres le chapitre sur les catégories d’établissements de soins vétérinaires (spécificités des Cabinets, cliniques, et centre hospitalier vétérinaire), sur la communication sur les sites internet etc.

La lutte contre l’exercice illégal de la médecine vétérinaire va être intensifiée. Le Conseil de l’Ordre a été renforcé par la désignation d’un Magistrat par le Premier Président de la Cour Suprême, sera intransigeant. L’ONVC se réserve le droit d’engager toute action judiciaire appropriée pour assurer la protection des intérêts de ses membres en plus des sanctions disciplinaires habituelles.

Enfin, et grâce à la sollicitude la diaspora camerounaise, l’ONVC espère organiser des formations continues à l’attention des Vétérinaires praticiens afin de rehausser notre offres de service.

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