Yaoundé : A la découverte du Village de l’amour
Créé en 2021, ce « centre » a déjà reçu plus de 540 patients dont 250 réinsérés, en dépits d’une insuffisance de ressources.
Il y a deux ans, naissait à l’Hôpital Jamot de Yaoundé, le « Village de l’amour ». Une unité spéciale destinée à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie mentale et errante. « Les premières admissions ont eu lieu le 27 novembre 2021. C’est une initiative du maire de a ville de Yaoundé en collaboration avec le ministre de la Santé publique, autorités que nous remercions », déclare Dr Laure Menguene, psychiatre et sous-directrice de la santé mentale au ministère de la Santé publique.
A en croire ce médecin, cheffe de la psychiatrie A à l’Hôpital Jamot de Yaoundé, le Village de l’amour a, à ce jour accueilli plus de 540 patients, dont plus de 250 ont été réinsérés. « C’était des personnes abandonnées, mais que les pouvoirs publics se sont attelés à prendre en charge », explique le Dr Laure Menguene. Une prise en charge assurée de manière bénévole par des infirmiers spécialisés en santé mentale, psychologues et autres spécialistes sous la coordination des psychiatres.
Même si elle se félicite des résultats déjà enregistrés, le Dr Laure Menguene déplore encore des difficultés qui plombent toujours un déploiement optimal de cette structure. « Mobiliser un personnel sans financement n’est pas évident. Il y a des difficultés à tous les niveaux. Il faut nourrir toutes ces personnes au quotidien. Certes la communauté urbaine et les bienfaiteurs sont là, mais on peut faire mieux. La gestion des maladies physiques nécessite des examens et quand on a près de 150 personnes à gérer, ce n’est pas évident ; il faut penser à la réinsertion, etc. Tous ces aspects rendent difficile la prise en charge », regrette le Dr Laure Menguene.
Des difficultés qui ne sapent cependant pas le moral des équipes mobilisées depuis près de deux ans. Bien au contraire, elles se disent toujours prêtes à servir et à aider les nécessiteux à recouvrer la santé. Elles appellent d’ailleurs les familles à conduire sans délai les leurs qui seraient atteints de maladie mentale et errante au Village de l’amour. « Nous demandons aux familles qui ont des proches dans la rue de poser un dernier geste d’amour envers ces derniers en les conduisant au village de l’amour. Ils ont peut-être posé des actes difficiles, mais il faut comprendre que c’était dans un état de crise. Leur cerveau est malade, et on n’a pas le droit de rejeter quelqu’un qui est malade », supplie le Dr Laure Menguene. Du reste, les portes du Village de l’amour restent ouvertes, et le personnel disposé à offrir encore plus d’amour à ses pensionnaires.
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