Changements climatiques: Agir ou périr
Par Guy Martial Tchinda
La Conférence des parties sur le climat édition 2022 (Cop 27) est en cours depuis le 6 novembre dernier à Charm el-Cheikh en Egypte. Ce 27e rendez-vous de réflexion sur les actions à mener pour préserver le climat des changements dont il est victime se tient au moment où la terre se réchauffe de plus en plus. Selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, la température de la planète pourrait augmenter de 1,5°C d’ici 2030.
C’est dire que les changements climatiques s’accélèrent à un rythme insoutenable, avec des conséquences visibles sur la vie des populations. Au niveau de la Corne de l’Afrique par exemple, du Sud de l’Éthiopie au Nord du Kenya en passant par la Somalie, les pays devraient encore faire face à une sécheresse sans précédent, avec plus de 22 millions de personnes menacées par la faim. Une situation consécutive à plus de quatre années sans pluies.
De même, cette sècheresse a amplifié des feux de brousse en France, au Brésil et dans plusieurs autres pays, lesquels ont consumé des centaines d’hectares des forêts. La forêt amazonienne, premier poumon vert du monde, en a fait les frais avec des milliers d’arbres réduits en cendres. Soit des tonnes de CO2 et d’autres gaz à effets de serre rejetés dans l’atmosphère, et des milliers de personnes déplacées.
A côté de ces feux, l’eau s’est régulièrement déchaînée, inondant des villes entières en Europe et emportant des maisons et autres édifices. Parmi les clichés alarmants les plus récents, l’on note les déluges qui ont frappé l’Allemagne et la Belgique en juillet 2022, faisant 200 morts et des milliards d’euros de dégâts, selon nos confrères de France 24. « La survenue d’un tel épisode extrême a été rendue jusqu’à 9 fois plus probable par le réchauffement dû à l’activité humaine, avec au moins 20% de probabilité supplémentaire. Le changement climatique a également fait augmenter la quantité des pluies sur une journée entre 3% et 19% », indique la World Weather Attibution, institution internationale qui fournit des informations scientifiquement fiables sur la façon dont les conditions météorologiques extrêmes peuvent être affectées par le changement climatique.
Des inondations dues aux changements climatiques, le Cameroun et d’autres pays qui ont en partage l’Océan Atlantique pourraient en connaître aussi. La marée haute que connaît régulièrement cet océan en est un signe révélateur. A Kribi, la principale citée balnéaire du Sud, ce fait observable transforme les plages en piège permanent. « Nos plages ne rassurent plus. Elles sont menacées par la mer qui monte de plus en plus. Les touristes ne peuvent plus véritablement savourer la beauté environnementale. Les pêcheurs n’ont plus d’espace pour amarrer leurs pirogues. Tout cela devient critique » s’inquiète un autochtone.
Bien plus, « de plus en plus, nos communautés et nos territoires sont soumis aux effets drastiques des changements climatiques. Il nous faut des ressources pour essayer d’inverser cette tendance », avoue Paul Tchawa, le secrétaire général du ministère camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded).
Solidarité climatique
Face à cette situation qui pourrait empirer dans les années à venir, il est urgent d’agir, surtout d’agir maintenant. C’est l’appel lancé par Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, hier 7 novembre à la Cop 27. « L’humanité a le choix : coopérer ou périr. Il s’agit d’un pacte de solidarité climatique, soit d’un pacte de suicide collectif », a-t-il déclaré. Cette solidarité climatique suppose en effet une réduction significative des actions humaines à haut risque pour le climat ; mais également la mise à disposition par les pays industrialisés, réputés pollueurs, des ressources suffisantes pour appuyer les pays en développement à mettre en œuvre des projets verts. De même, tourner le dos aux énergies fossiles pour s’en remettre aux énergies renouvelables dites vertes serait une solution à la catastrophe climatique qui se prépare.
Pour Timothée Kagonbe, point focal du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution sur climat au Minepded, il en faudra bien plus pour que l’environnement se porte mieux en mieux, surtout dans le domaine climatique. « Il faut continuer à respecter les mesures de réduction des émissions des gaz à effet de gaz de serre. C’est ce que nous appelons de manière vulgaire les gestes qui sauvent comme ceux qui contribuent à réduire la consommation énergétique, à réduire les pollutions de tous genres. Il va falloir que les communautés, surtout les Camerounais, continuent de lutter contre les changements climatiques à travers une gestion efficace des déchets », propose-t-il Ce n’est pas tout. Il faut se préparer pour mieux affronter les effets déjà visibles des changements climatiques. Pour cela, Antonio Guterres recommande des progrès dans les chantiers d’adaptation. « Nous avons besoin d’une feuille de route sur la façon dont on aboutira à cela. Et nous devons reconnaitre que ce n’est que le premier pas. Les besoins d’adaptation devraient atteindre plus de 300 milliards de dollars par an d’ici 2030 », a-t-il expliqué. Si l’on n’agit pas maintenant dans le sens de la préservation de la température mondiale, mieux pour la maintenir à moins 1,5°C, les conséquences du désastre climatique à venir pourraient bien être insupportables.
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