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Santé & Env - octobre 27, 2022

Zoonoses: Ces tueurs silencieux qui fragilisent davantage les personnes handicapées

Au Cameroun, l’accès difficile des personnes en situation de handicap aux soins et services de santé les rend doublement vulnérables face aux maladies zoonotiques.

Par Guy Martial Tchinda

Un peu plus de deux ans et demi après son arrivée au Cameroun, le COVID-19 rode toujours et tue. De nombreuses familles endeuillées à ce jour. D’après le dernier pointage du ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, cette faucheuse a ôté la vie à 1965 personnes. Des morts qui se comptent parmi les 123 993 cas confirmés au 19 octobre 2022.

Les personnes handicapées continuent de subir de plein fouet les effets de cette zoonose, 31 mois après son arrivée au Cameroun. En effet, les mesures restrictives mises en place par le gouvernement pour limiter la circulation du virus depuis la survenue de cette pandémie les ont durablement affectées. « Il n’est pas facile pour une personne handicapée d’avoir accès aux soins de santé dans un tel contexte. Et par pour ne pas se contaminer, nous avons volontairement limité nos mouvements. Ce qui nous a rendu la vie beaucoup plus difficile pour nous puisque je n’arrivais plus à travailler », déplore Suzanne F. déficiente motrice.

Cette limitation de mouvements observée par la majorité de personnes en situation de handicap pour se protéger a porté un coup à leurs activités économiques, renforçant ainsi leur dépendance. « J’avais un petit comptoir au marché Ekounou à Yaoundé, mais puisque je ne sortais plus régulièrement, cet espace a été momentanément occupé par quelqu’un d’autre qui a refusé de me le céder plus tard », se désole Oscar, père de famille.

Cette situation qui perdure, avait d’ailleurs poussé le Club des jeunes aveugles réhabilités du Cameroun (Cjarc) à lancer en mars 2021 un projet intitulé « Appui à la réduction de l’impact du COVID-19 dans la vie des personnes handicapées de la vue ». Projet qui visant à renforcer la résilience de ces dernières face aux effets pervers de cette pandémie.

Parallèlement, la méfiance des uns vis-à-vis de cette pandémie a renforcé la discrimination envers les personnes handicapées travaillant en milieu hospitalier. « Je n’étais plus autorisée à me laver dans ma maison, je le faisais à l’extérieur et quand je revenais dans la maison, je ne dormais pas sur mon lit, mais plutôt sur un pagne à même le sol. Cet état de choses fait que je n’étais plus en harmonie avec mon époux », renseigne Flore Ngassa épse Kamdem, épidémiologiste en service à la direction de la lutte contre les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique. « On me considérait comme un danger, mes enfants avaient élu domicile chez ma sœur et il n’y avait plus vraiment une chaleur familiale. D’un autre côté, nous ne pouvions plus tenir nos réunions au sein des organisations de personnes handicapées », poursuit cette présidente de l’Association de soutien aux enfants infirmes moteurs cérébraux (Aseimc).

Au-delà de la pandémie du COVID-19, le Cameroun est traversé par d’autres zoonoses dont la rage, la variole du singe et bien d’autres qui sont présentes sur le triangle national depuis le début de l’année et dont les personnes handicapées restent doublement vulnérables « Ma fille qui est déficiente auditive a été mordue par un chien enragé. Et la prise en charge n’a pas été rapide parce qu’elle ne parle pas et le personnel du Centre de santé ne comprend pas la langue de signes. Il a fallu attendre que je rentre afin d’interpréter ce qu’elle dit pour le personnel », déplore un président d’Association de personnes handicapées.

Pour Claude François Kamen, coordonnateur Center Cameroon Cluster Programme, un programme de Promhandicam qui met en œuvre les activités de promotion des personnes handicapées dans la région du Centre, le problème est bien plus profond. Quelle que soit la maladie, ces personnes ne sont pas toujours bien accueillies, elles sont toujours stigmatisées et parfois sont confrontées aux problèmes financiers. Bien plus, « Il faut relever que le personnel en service dans les hôpitaux n’a pas toujours les bonnes compétences pour pouvoir s’occuper d’elles. Si un déficient auditif se retrouve par exemple devant un médecin, même si ce dernier est le meilleur du monde, il ne saura pas de quoi souffre le patient tant qu’il n’y a pas d’interprète ; si un déficient visuel arrive et n’est pas orienté, il ne saura pas où se rendre. Il y a aussi des déficients physiques qui parfois n’arrivent pas à avoir accès à certaines pièces de l’hôpital. Tant qu’il n’y a pas de rampes d’accès ou d’ascenseur et que le médecin se trouve au troisième étage par exemple, le patient ne pourra pas y accéder », regrette-t-il. L’amélioration de l’accès aux soins de santé pour les personnes en situation de handicap limiterait à coup sûr leur vulnérabilité face aux maladies zoonotiques qui se multiplient à mesure que le temps passe.

THE BREAKDOWN
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Display 75
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Battery life 87
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